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JDMQR... (Morceaux choisis)

19 septembre 2011

Le Bien, le Mal..

" L'homme souhaite un monde où le Bien et le Mal soient nettement dicernables car est en lui le désir inné et indomptable, de juger avant de comprendre. "
Milan Kundera

Le Bien et le Mal fondent la morale ; la morale permet d'encadrer les moeurs et les comportements, voire même la façon de penser. La distinction entre le Bien et le Mal doit être nette : tout acte doit pouvoir pencher d'un côté ou de l'autre, la neutralité n'existe pas...
On peut ainsi appréhender le monde facilement avec deux gros filtres de jugement simplifié... un cadre de référence qui nous évite bien des réflexions... des repères rassurants pour guider notre opinion...

Distribuer les évènements de la vie selon ces deux axes, c'est inévitablement porter un jugement. On ne fait pas toujours les choses parce qu'elles sont bien, ou parce qu'elles sont mal... De plus, nos possibilités d'action sont parfois restreintes, et l'on choisit par dépit le moindre mal...
Utiliser ce genre d'outils pour évaluer la vie est réducteur... au-delà de la notion du bien et du mal existent d'autres éléments qui déterminent nos agissements... au-delà de la morale, il y a des histoires de personnes qui interagissent les unes avec les autres... au-delà de la vue d'ensemble extérieure que nous regardons, il y a une multitude de raisons et d'enchaînements, qui font que le cours des choses est sans cesse évolutif, pas toujours "raisonnable" en termes de bien, de mal et de morale...

La morale, et plus encore la moralité, sont avant tout véhiculées grâce à l'opinion publique, cette foule de "on" silencieux, qui se dresse comme un mur à facettes, et qui nous projette ses images admises et "rassurantes"...
La dictature du "on" est régime insupportable. Loin des grands héros de cape et d'épée, le grand "On" traque de la pointe de sa bonne conscience collective, tous nos actes "subversifs" à sa sphère de pensée... Sans rien remettre en cause de sa véracité et de sa légitimité...
Juger du bien et du mal permet de s'identifier à un groupe de pairs, de se reconnaitre appartenant à une communauté... au lieu de se sentir seul devant un carrefour de pensée en quelque sorte, avec des directions pas assez claires à prendre sans réflexion préalable...

Juger prend moins de temps que comprendre... L'économie du temps d'écoute, de réflexion et de remise en question y est sans commune mesure. A partir du moment où l'on dispose de pattern de jugements bien établis, le jugement peut se faire à la chaine, pas besoin d'examiner à la loupe les cas particuliers.. Et puis l'erreur étant humaine, même si ce mécanisme primaire comporte quelques failles, il représente un tel point de repère, que les erreurs de jugementavérées... ne peuvent pas à elles-seules, tout remettre en cause...
Le manichéisme est simplification... ce côté pratique séduit beaucoup, nul besoin de se retourner les neurones, c'est un peu comme dans ces jeux collectifs de loto organisés en salle les dimanches de pluie... quand on nous dit de cocher telle case, on la coche et c'est tout. Quand on nous dit "c'est bien", on met ça du "bon côté", et quand on nous dit "c'est mal",de l'autre côté...

Bien sûr... parfois il y a des "cas de conscience", quand les limites de frontières sont floues, quand d'autres éléments sembleraient mériter d'être pris en compte... Le surmesure est plus difficile à assumer... et ne s'examine malgré tout qu'à la lumière du cadre référent, même si on le sait bancal...

La question est pourtant essentielle... Ce sont nos jugements sur les choses qui font notre vie... ...

... / LW...

 

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18 septembre 2011

Les petits cadeaux...

" Les petits cadeaux du destin entretiennent l'amitié avec soi-même. "
Jean Dutourd

Oh que oui !... Les petits cadeaux du destin, on les savoure comme une friandise. Et le plaisir qu'ils procurent nous allège tout le reste... Du coup, comme on se sent mieux, on s'apprécie mieux... On se réconcilie avec soi-même... C'est important d'être en paix avec soi...

"Entretenir l'amitié avec soi-même"... c'est d'abord se considérer comme une personne, mais plus que ça... se considérer comme une personne sous un regard différent, plus extérieur que celui que l'on se porte habituellement...
"L'amitié avec soi-même"... ça consiste à savoir appliquer l'empathie également envers soi-même... connaître ses qualités et supporter ses défauts... se pardonner et accepter ses forces ET ses vulnérabilités...
"Soi-même"... Comment peut-on être ami avec soi-même ?..."Soi-même" n'est pas une entité indépendante, "soi-même" c'est nous quoi !... Et nous avons tous conscience de ce "soi-même" qui vit en chacun de nous...C'est donc qu'il existe...
Quels liens entretenez-vous, vous... avec votre "soi-même" ?...

Les petits cadeaux du destin, c'est tous ces petits riens qui dessinent des sourires ou des clins d'oeil sur nos regards... C'est parfois presque rien... mais ça change presque tout...
Ces petits cadeaux, c'est rare qu'ils nous déçoivent... le destin connaît nos préférences s'il veut nous faire plaisir dirait-on...
Le plus beau finalement, dans le hasard, c'est ce côté un peu magique... Si l'on pouvait expliquer le hasard dans sa totalité, en démonter les rouages, on perdrait beaucoup de la vie... Si l'on n'avait plus cette part d'inconnu qui échappe à notre contrôle, la vie deviendrait vite sans espoir...

Le destin... Le mot parait démesurément grand à définir... On peut parler de destin sans rentrer dans le déterminisme ou le fatalisme. Le destin, c'est un peu comme une partie de billard : on a toujours le choix des coups, mais pas toujours de la maîtrise de leurs trajectoires...
On ne se rend pas compte à quel point, NOUS déterminons notre destin par les projections que l'on s'en fait... et les ricochets éventuels de nos choix...

Les cadeaux du destin nous sont d'autant plus doux qu'on les a vivement désirés... comme une demande qui se voit récompensée, comme une reconnaissance qu'on les mérite, comme un présent au moment présent...
Mais lorsqu'ils se font diable qui sort de sa boîte, sans qu'on s'y attende, ils sont aussi bien appréciés... C'est toujours agréable de recevoir des petits cadeaux, non ?... Parfois, il y en a de très beaux, très bien emballés mais qui n'égalent pas l'éclat de leur papier ; d'autres peu esthétiquement chiffonnés et ceinturés de bolduc engagent peu l'envie... mais se révèlent au final receler de vrais trésors...

Ne pas se fier à l'emballage, accepter et remercier...
Se rappeler que le destin est toujours avec nous, de NOTRE côté... et que donc s'il nous fait un cadeau , il n'est ni piégé ni empoisonné... Acceptons-le !...
Arrêter de se poser des questions quand en un instant, notre vie bascule dans la magie, mais au contraire, ressentir ce privilège sans l'interroger, et lâcher toute envie d'en savoir davantage...
Débrancher, goûter et apprécier...

Les petits cadeaux du destin... comment pourrait-on s'en passer ?... ...

... / LW...
18 septembre 2011

Jusqu'au bout...

" Aller jusqu'au bout, ce n'est pas seulement résister, c'est aussi se laisser aller. "
Albert Camus

Beaucoup considèrent en employant l'expression "aller jusqu'au bout", que cela va nécessairement de pair avec : efforts soutenus, harassement, résistance, etc...
L'image tend à impliquer l'engagement maximum, le dépassement de soi, la lutte jusqu'à la victoire...
Or, aller jusqu'au bout indique juste l'achèvement, l'objectif atteint ou la limite possible... Parfois pour aller jusqu'au bout, ce n'est pas la résistance qui compte, mais au contraire le lâcher prise, l'abandon, l'abaissement de toutes nos défenses et résistances...

Aller jusqu'au bout est un acte de volonté, c'est mener à terme un projet réfléchi et auquel on tient généralement, ou en tous cas qui nous est important, ou dont la récomprense espérée, est motivation suffisante pour nous donner envie de le réussir dans son intégralité...
Néanmoins, les moyens de conduire de "projet" quel qu'il soit, ne sont pas toujours constants et identiques, il faut sans cesse adapter ses actes et ses efforts en fonction des réactions rencontrées sur le chemin de notre objectif, et des défi du moment...

Résister, c'est faire des efforts pour opposer sa force, sa volonté ou son droit, contre des éléments ou des circonstances contraires, concurrentes ou défavorables. Cela implique une tension continue, une concentration et une appréciation de ses propres forces...
Résister, c'est défier ses propres possibilités, incluant s'il le faut de repousser ses limites propres, voire même de les faire voler en éclats...
Résister, c'est maîtriser l'enchaînement des évènements, c'est être persuadé que l'on a en mains les clés du dénouement, c'est choisir la confiance en soi, en mettant à l'épreuve sa détermination...
Il faut savoir se donner les moyens d'aller jusqu'au bout, et ne pas rechigner à consentir tous les efforts qui nous semblent nécessaires ou utiles pour y arriver. Mais, comme tout revers a sa médaille, la réussite ne demande pas que de la sueur et du stress...

Se laisser aller, c'est parfois la seule chose qui manque, pour arriver à atteindre l'objectif. C'est aprfois en lâchant prise qu'on arrive au bout...
Se laisser aller, c'est un peu comme après avoir gravi des marches ou une montagne... après les efforts, se donner la chance de savourer la récompense...et se laisser glisser avec joie vers le but désormais en vue et acquis...
Se laisser aller, c'est sentir l'importance du moment, se rendre compte des efforts déjà consentis, et se féliciter du parcours, prendre la mesure de ce qui a déjà été fait, et y puiser dans ce contentement et cette fierté, la détente qui nourrira les efforts futurs...

Comme un rythme respiratoire, inspirer/expirer, résister/relâcher... Une bonne respiration oxygène tout le corps et détend les muscles, de la même façon une bonne alternance de tension et de relaxation, de maîtrise et de lâcher prise nous garantissent un meilleur équilibre de vie...
On ne peut pas fonctionner sous tension constante, les voyants se mettent à clignoter, et si l'on n'y prend garde, en peu de temps... les stress est là et nous dévore... comme un loup quand il rencontre un Petit Chaperon Rouge...

Aller jusqu'au bout... et bien justement pour l'atteindre ce bout, il ne faut pas résister jusqu'à en mourir d'épuisement, mais bien se ménager des moments qui nous permettent de retrouver la force de continuer à résister. Nous ne sommes pas des robots... Ni notre mécanique, ni notre mental ne peuvent être soumis à une résistance permanente. Notre corps et notre mental sont aussi équipés pour le laisser aller...

Sachons utiliser TOUTES nos potentialités...
La réussite s'atteint peut-être même plus vite dans la sérénité que dans l'angoisse... ...

... / LW...

18 septembre 2011

Rien ne sert de tout prévoir...

" Ne vous inquiétez pas de l'ensemble de votre avenir, il ne peut arriver que jour après jour... "
David Baird

Rien ne sert de vouloir tout prévoir, on ne se trace pas un avenir de la même façon que l'on trace un nouvel autoroute. On ne peut pas déterminer l'axe exact une bonne fois pour toutes...
L'avenir se pilote plus sur de l'anticipation que sur de la prévision...
L'anticipation, c'est d'une situation dont le devenir est connu, en mesurer l'importance et les conséquences, afin d'en devancer la réalité en s'y préparant...
La prévision, elle, consiste à penser ce qui par avance, en fonction des éléments présents à notre connaissance, nous pousse à établir une opinion sur ce qu'il est le plus probable qu'il arrive...
Ainsi, anticiper et prévoir ne relèvent pas de la même vision, ni de la même logique. Anticiper s'ancre dans le réel, autant que prévoir se déplace dans le conjecturel...

S'inquiéter pour l'ensemble de son avenir, nous met face à une beaucoup trop grande part d'inconnu, qu'il est impossible d'anticiper de façon précise et exacte. On ne peut émettre que des prévisions... Qui plus est, le futur découlant du présent, voire du passé, subit sans arrêt des réajustements par les choix que nous faisons, des décisions que nous prenons, des actes dont nous nous rendons responsables...
Notre vie se joue à chaque instant, et permet des remises en jeu, des retournements de situation, des faillites et des succès imprévisibles...

C'est peut-être à ce niveau que le temps trouve son importance. Il nous rend vivants. Il nous situe dans l'espace de nos choix, sorte de poteaux indicateurs, qui nous permettraient de relever à quel instant, quelle minute, quelle seconde même... nous avons fait basculer notre vie dans un possible précis parmi d'autres possibles en concurrence, par un choix... que nous avons fait...
Une seconde... celle qui annonce notre décision, amorçant un possible, parmi d'autres trajectoires possibles, un chemin d'avenir qui recommence...
Une seconde... celle qui dit, celle qui valide comme le marteau qui retombe une dernière fois, et qui clot la négociation dans une vente aux enchères...
Une seconde... et notre vie s'engouffre dans son nouveau présent...

Alors s'inquiéter de l'ensemble de son avenir ... ?!?... Il faudrait prendre en compte des milliards de choix, des petits riens et des grandes décisions, des chances proposées et les chances ratées, les rencontres impossibles qui se font quand même, les hasards incroyables et les aléas de la vie...
C'est bien pire que de vouloir reconstituer les six faces du Rubik's Cube, parce que là il n'existe même pas de notice ou dees trucs pour aider quiconque à réussir cette prouesse...
Et je prie pour que l'on n'arrive jamais à créer un programme informatique capable de traiter ces milliards de données, et d'après celles-ci, d'être capable de fournir une liste de tous les possibles modélisables... Quelle horreur ! On pourrait presque, dès lors... choisir son avenir, en lisant parmi les scénarios découlant de nos choix, de nos actes et de nos rencontres...

Non vraiment... aujourd'hui se suffit à lui-même, réservons quelques plages de doute et d'inquiétude à plus long terme, uniquement pour les projets de longue haleine, pour lesquels le temps est un facteur nécessaire et incompressible...
Et puis s'inquiéter... ça ne sert à rien, ça n'empêche pas les mauvaises choses d'arriver. Quelle utilité d'en être malheureux par avance ? Chaque chose en son temps...
S'inquiéter, c'est seulement gâcher le moment présent, puisque c'est une projection de quelque chose de négatif, qui peut-être... n'arrivera jamais...

Sachons nous inquiéter en temps utiles... et non inutilement !... ...

... / LW...

 

18 septembre 2011

Portes de la perception...

" Nos blessures sont nos plus grandes richesses : elles maintiennent ouvert le chemin du coeur. "
Pierre Lévy


J'ai souvent constaté que les gens qui dégageaient la plus grande sérénité, avaient connu des épreuves terribles... J'ignore si j'aurais eu à leur place, la force de les surmonter : la maladie, le décès d'un enfant, la torture... On ne peut pas prévoir la façon dont on peut réagir quand notre monde s'écroule ou bascule dans une dimension que l'on peine à prendre pour réelle... et qui pourtant nous assène sa vérité avec cruauté et violence ...

La souffrance, la douleur nous métamorphosent... Ce que l'on appelle l'instinct de survie, c'est cette force qui nous pousse à toujours continuer, même quand tout autour de nous, nous devient hostile... C'est cette force inconnue qui alimente l'espoir, qui fait miroiter au fond de la nuit ses reflets rassurants, qui nous donne les coups de pied au derrière qui nous font avancer... encore... encore un peu... jusqu'à ce que nous puissions nous relever et prendre en charge nous-même cette envie transitoire d'abandon, qui peut nous submerger...

Quand nous avons dépassé nos épreuves, que nous nous tenons à nouveau debouts, seuls devant la vie avec notre douleur derrière, on a parfois les cicatrices qui démangent... parce que les blessures sont inévitables... On ne peut en sortir indemnes totalement... Au cours de ces tremblements de vies, ces tsunamis personnels, nous laissons toujours une part de nous... que nous reconstruisons ensuite des ruines de l'histoire...

Les blessures nous rendent plus sensibles... à celles d'autrui... parce que narcissiquement, par effet miroir, nous nous y reconnaissons... Nous pouvons ainsi manifester plus facilement de l'empathie parce que nous savons, nous avons fait l'expérience de la douleur, et pouvons la comprendre, à notre échelle...

Oui... les blessures maintiennent ouvert le chemin du coeur... La frustration aigrit,mais la douleur rend humble... La douleur, la souffrance, portent en elles une part d'incompréhensible, on ne sait jamais vraiment pourquoi elles nous sont infligées... mais elles nous permettent une fois surmontées, de savoir reconnaître les vraies richesses de la vie, et de savoir distinguer avec discernement l'importance des choses...

Ces moments où nous nous trouvons dans la détresse changent nos visions du monde... pas seulement dans l'instant, mais pour toujours... Les épreuves sont temporaires, elles arrivent inévitablement à un dénouement, on y apprend que tout finit toujours par finir, qu'il faut apprendre à faire avec le temps, en serrant des dents s'il le faut...
Mais on y apprend aussi d'autres choses : qu'on a des capacités qui ne se révèlent que dans l'adversité, que les gens ne sont pas que des gens, mais aussi des personnes... et qu'il ne faut pas négliger l'importance d'un mot gentil ou d'un sourire, qui fait parfois office de miracle...

Les épreuves nous forcent à sortir de nos défenses qu'elles pulvérisent sans aucun égard, nous mettent à nu, et nous obligent à trouver d'autres réponses en nous mettant devant des interrogations jamais envisagées jusqu'alors...
Les épreuves nous rendent vulnérables et donc ouverts à toute solution envisageable... Elles remettent tout en question... Le bilan de sortie est mitigé : négatif quand nous refusons d'accepter que ce que nous avons perdu ne reviendra jamais, positif quand nous l'acceptons, et que nous comprenons aussi ce qui humainement, y a été révélé...

Pourquoi faut-il passer par la blessure pour maintenir ouvert le chemin du coeur ?...
Ne pouvons-nous pas construire ce chemin, et l'entretenir nous-même, sans y être forcés ?...

... / LW...

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18 septembre 2011

Rapport d'effets sur conséquences au carré...

" La valeur d'un hasard est égale à son degré d'improbabilité. "
Milan Kundera

(...&&&...)


On perçoit souvent le hasard comme une bénédiction, parlant "d'heureux hasard", de coïncidence... et on le juge d'autant plus heureux qu'il correspond à l'expression de nos souhaits... Plus le hasard est improbable, plus on le savoure s'il se présente...
Le hasard semble nous suivre en pointillés, il se décline par bribes, comme des petits coups de baguette magique qui frappent sans prévenir
... orchestrés par une bonne fée dont on ignore tout... ou presque...

Tout ou presque, parce que... le hasard semble obéir à des lois qui nous échappent, c'est un fait, mais il devine si bien nos aspirations, que parfois cela semble presque un peu louche. Il se nourrit de nos pensées intimes, et s'il les juge dignes qu'on leur donne une chance, de changer notre réalité, la magie s'opère...
Expression du souhait, examen par le hasard, coïncidence : tel apparait être le scénario
...

La survenue de hasards heureux renforce la confiance
... Plus la "vie" nous surprend, et plus on a envie d'être émerveillés... On peut planifier tout ce que l'on veut, on peut rêver tous les possibles, la réalité fait le tri de nos fantasmes, et accouche de ceux qui lui paraissent être les meilleurs pour nous...
Que les choses arrivent ou n'arrivent pas comme on les aimerait, est sans doute la meilleure solution qui nous corresponde. Cette idée me plaît, car elle permet d'accepter les évènements comme ils viennent, et de savoir qu'un plaisir différé n'est pas obligatoirement un plaisir assassiné pour toujours...

Il y a dans le hasard une force de vie que nous serions incapables de projeter, et dans laquelle l'impossible apparait comme un simple différé, qui n'enlève rien à sa probabilité de réalisation. C'est par des voies souvent surprenantes que le hasard nous manifeste son soutien dans ce qui nous tient le plus à coeur... et dans nos affaires de coeur aussi...
Le hasard est comme un réservoir de bonheur, dont les gorgées rafraîchissantes nous délectent l'âme et le coeur... et nous font apprécier le rythme cahotique de l'existence, un pas en réel, deux en apnée, un pas au hasard, puis une envolée...

Il est vain de vouloir estimer le taux d'improbabilité des choses. Ce taux ne peut se référer à aucune échelle de mesure et ne tient qu'à la puissance de notre croyance en la magie de la vie. Croire une chose impossible, c'est la meilleure façon de l'empêcher d'arriver : il faut croire à l'impossible jusqu'à en obtenir la preuve du contraire... Tant qu'on n'a pas la certitude de l'impossibilité des choses, restons sur une présomption de possible... Rien ne sert d'anticiper un verdict douteux sans preuve irréfutable...

Que serait la vie sans l'intervention de ce facteur aléatoire ?...
Si l'on pouvait tout prévoir, tout savoir et tout connaître, l'espoir deviendrait alors recours desuet et hors de propos... Quelle tristesse qu'un monde où le rêve deviendrait assujetti au seul monde de la nuit et de l'inconscience !...
Célébrons le hasard, acceptons ses rendez-vous impromptus, et étreignons-le à chaque rencontre comme on le ferait d'un vieil ami, qui nous donnerait solide appui par sa sagesse et son discernement...

Le hasard n'exprime son improbabilité que pour les sceptiques qui veulent rationnaliser toute chose... Le hasard est la récompense que l'on obtient quand on visualise ce que l'on veut vraiment, et que l'on se confie à son pouvoir, pour nous aider à atteindre nos envies...
Que les choses semblent ou non improbables, ce n'est pas à nos rêves d'en juger...
...

... / LW...
17 septembre 2011

Peu importe la taille des étagères...

" Il y a des gens qui ont une bibliothèque comme les eunuques ont un harem. "
Victor Hugo          (... chrono...)


Le désir de possession est caractéristique fondamentale de l'être humain, comme si notre valeur pouvait se mesurer par l'évaluation de ce que l'on peut concrètement soupeser. Il en va ainsi pour la culture, posséder de nombreux livres permet de sous-entendre que l'on possède une grande culture... Mais posséder des livres ne saurait suffire... il faut aussi les lire... si l'on veut en tirer un bénéfice plus grand.

Certains pensent qu'il faut lire "intelligent", c'est-à-dire des livres qui sont censés "enseigner" quelque chose, qui traitent d'un sujet "sérieux"... et que le roman n'est que perte de temps. Dérivé de l'imagination, il s'écarte de la réalité et n'apporte rien de tangible et appropriable pour s'améliorer notre connaissance de l'existence...
Quelle tristesse d'accompagner le mot "lecture" avec le qualificatif "utile"... La lecture est devenue quelque chose d'incontournable, d'essentiel... bien plus qu'utile... mais elle est aussi Sésame magique pour voyager hors du monde, dans des histoires improbables, qui parfois, nous en apprennent plus que toutes les théories "utiles" et irréfutables de nombreux essais ou ouvrages de vulgarisation...

La littérature ouvre l'esprit, dans la mesure où ces personnages imaginaires trouvent là, le lieu pour exprimer, et vivre tous les possibles qu'il nous est refusé de vivre, par impossibilité ou incapacité... Terrain de projection sans limites et sans frontières, la création romanesque est un macrocosme sociologique au vivier intarissable, qui nous propulse de mots en mots dans des aventures extraordinaires... même quand elles se passent dans un cadre ordinaire...

Les gens qui ne lisent pas de livres, heureusement, ne savent pas ce qu'ils perdent de la légère euphorie que provoque la fin d'un livre qui nous a transporté...
S'ils venaient à en avoir connaissance, ils regretteraient sans aucun doute, tout ce temps perdu à dépoussiérer les couvertures anonymes de leurs volumes bien rangés sur les étagères de bibliothèques d'agrément...

On reconnait les bibliothèques "factices" à l'ordre qui y règne... et à l'harmonie des couvertures... Quand le sens de l'esthétique prime sur le choix des auteurs, on peut soupçonner que personne ne feuillette jamais les livres qui s'offrent au regard, plus qu'à la frénésie des doigts qui tournent, captivés, les pages les unes après les autres...
Les livres dont la couverture ne présente aucun défaut d'usage sont, soit possédés par des personnes extrêmement méticuleuses, soit au contraire livrés à leurs étagères sans espoir de s'ouvrir un jour...

Les livres témoignent de leur usage par eux-mêmes... Il n'est qu'à les regarder de l'extérieur pour juger de leur état de service, du plaisir qu'ils ont, ou n'ont pas procuré...
Les livres écornés, marqués en tous points de leurs tranches, dont la couverture s'est assouplie avec le temps, craquelés, tâchés parfois même, ont une autre histoire à raconter en plus de celle qu'ils contiennent initialement, c'est celle de leur vie propre, leur voyage de mains en mains jusqu'au coeur des gens...

Mais... il y a pire que posséder une bibliothèque factice... c'est de n'en point posséder du tout......

 

... / LW...
17 septembre 2011

La relativité de la difficulté...

" Tout est difficile avant d'être simple. "
Th. Fuller (... ¤¤¤...)

Et c'est très bien comme cela... Imaginez un instant l'inverse : que tout soit facile avant d'être compliqué... Quoique, à bien y réfléchir, ça se tient aussi...

En règle générale, on constate la réalité de la première phrase. En effet, schématiquement, quand on se heurte à un problème, il parait difficile tant qu'on ne s'y est pas sérieusement penché. A mesure que l'on avance dans son raisonnement et que l'on clarifie l'énoncé ou la situation, la lumière commence à poindre, jusqu'à entrevoir la ou les solutions possibles... et à posteriori, cela devient simple...
On peut néanmoins se heurter au cas contraire, se trouver devant une situation simple, qui croit en degré de complexité jusqu'à devenir très difficile. C'est le cas notamment quand on aborde des domaines de spécification. Plus on rentre dans le détail, et plus ça se complique...
Ainsi donc, les deux phrases ont une raison d'être...

Tout apprentissage nouveau nous met face à la difficulté à un moment ou à un autre, le temps de se créer une aisance avec les compétences qu'il met en jeu, le temps d'acquérir les fondamentaux qui vont permettre de le gérer, de mesurer les moyens qu'il faudra mobiliser, etc... Puis le chemin se faisant, la progression arrivant, quand on se retourne en arrière, on est fiers d'avoir dépassé la difficulté. Plus on progresse, plus on sait que l'on peut progresser, la difficulté de départ est comme un test de motivation : ne pas la fuir est gage de réussite future...

Les problèmes de la vie courante nous laissent parfois perplexes quant à notre capacité à les résoudre, pourtant nous parvenons toujours à trouver des solutions... Ces obstacles que nous sommes contraints d'affronter ne sont pas un mal en soi, ils ont toujours un sens, ils nous font évoluer dans des directions que l'on n'aurait pas prises spontanément. C'est la difficulté qui sert de moteur à la combativité et à la créativité...

Les difficultés relationnelles sont facteur d'évolution aussi. S'il y a difficulté de communication, il faut changer le mode de communication inadapté qui est à la source pour y remédier. Tout dépend évidemment de l'importance à nos yeux de la relation en question. Si l'enjeu est suffisamment grand et qu'on y tienne assez, les efforts en ce sens, permettent de transformer les échanges inadéquats en cherchant par le dialogue, les raisons des difficultés que l'on rencontre... L'issue n'est pas fatalement positive... ni négative... La voie médiane peut être bonne médiation entre la haine et la fusion...
Quand on arrive à changer de mode relationnel, pour en trouver un qui convienne mieux, on se rend compte que ce n'était pas si difficile...

Tout problème une fois résolu, relativise la difficulté... La difficulté, on la projette toujours sur l'inconnu. Que l'inconnu change son statut et que l'on ne s'y sente plus perdu, et la difficulté disparait...
Toute perspective d'élargissement fait peur, inquiète... parce qu'on ne peut pas en mesurer l'ampleur. C'est cette peur qui crée la difficulté, les représentations que l'on se fait des choses, des évènements, des lieux ou des personnes... La réalité n'y a que peu de prise...
La difficulté nous renvoie à l'incertitude de nos capacités. Ce sont nos doutes qui accroissent la difficulté. Je ne nie pas que la difficulté existe, mais nous avons tendance à la surestimer. Moins nous sommes en confiance, plus grande apparait la difficulté...

Mais c'est un grand message d'espoir que de savoir que la difficulté n'est que temporaire...
Il suffit de s'y atteler... et pffuit... elle s'évaporera...
Alors...A vos marques !... Prêts !... Trimez !...
...

... / LW...
17 septembre 2011

Etre là...

" Il y a ainsi des gens qui vous délivrent de vous-même -- aussi naturellement que peut le faire un cerisier en fleurs ou un chaton jouant avec sa queue. Ces gens, leur vrai travail, c'est leur présence. "
Christian Bobin


Nous n'avons qu'une seule chose à offrir véritablement... nous-mêmes !...
La qualité d'"être" sera toujours supérieur à celle du "paraître"... et même du "faire"...
L'être est premier, de lui dépend le "faire"... On ne peut "faire" qu'avec ce que l'on est...

Nous avons tous nos domaines d'excellence, c'est-à-dire des terrains sur lesquelles nos qualités et aptitudes personnelles vont trouver pleinement le moyen de donner le meilleur, pour certains ce sera l'art, pour d'autres le sport, ou bien la politique ou l'économie... Il existe aussi une catégorie de personnes que l'on apprécie surtout pour leur qualité d'être...

Une présence peut être véritablement apaisante, ou plutôt c'est l'espace de liberté totale qu'elle crée qui libère l'esprit de tout souci, parce qu'elle permet le lâcher prise, et parce qu'elle balaie tout jugement, encourageant ainsi, à l'expression spontanée de la simplicité...
Peut-être que ce sont des combinaisons de personnes complémentaires qui permettent ce genre de phénomène relationnel... sorte d'interpénétration subtile d'auras qui se conjuguent sans faute de goût... Qui sait ?...

La présence qui permet de se retrouver soi-même, délivre de tout le superflu que le jeu social quotidien nous colle malgré nous, et dont il est difficile de s'extraire... On ne peut pas jouer tout le temps, il faut bien à un moment ou à un autre, baisser les masques... tous les masques... sinon on risque d'étouffer dessous, ou pire... qu'il se fossilise sur notre vrai visage, au point de ne plus pouvoir les séparer soi-même...

Etre accepté sans jugement, sans attente nous replace dans une recherche de vérité, tout en nous redonnant une réelle valeur... la seule que l'on ait... indépendamment de ce que l'on fait, de ce que l'on prétend être, ou de ce que l'on croit laisser paraitre...

De la même façon qu'il existe des personnes toxiques, il existe des personnes ressourçantes... Si l'on peut avec un peu d'entraînement, reconnaître assez aisément les premières et les fuir, dès qu'on en a identifié le degré de nocivité, il semble plus difficile de rencontrer les personnes de seconde catégorie...
Il y a une magie qui s'opère ou pas, dans un partage plus ou moins équitable... dans la mesure où la personne qui apaise, tire plaisir du bien-être qu'elle a conscience de donner, et que c'est par le lâcher prise qu'elle reçoit en retour, qu'elle s'ajuste naturellement... si tant est que l'on puisse quantifier ou mesurer ce genre de chose...

Dans un monde qui se prosterne devant des idoles d'images et de toc, l'authenticité est une valeur qui se perd, parce qu'inadaptée à la survie du devenir social...
L'expression de ce que l'on est, est pourtant le seul moyen d'atteindre la sérénité, le stress découlant pour l'essentiel, d'une angoisse, angoisse de ne pas être conforme à l'image que l'on attend de nous ou que l'on nous impose...
Ce sentiment d'inadéquation, quasiment d'inaptitude, d'insatisfaction, d'impossibilité de satisfaire les exigences que l'on rencontre, génère des troubles de la personnalité, puisque nous éloignant de la liberté de pouvoir exprimer ce que nous sommes...
Nous vivons dans un système individualiste très répressif si l'on n'accepte pas les normes de vie admises...

Savoir être là, tout entier à l'endroit même où nous nous trouvons, sans interroger le passé ni comploter au futur, se donner tout à la fois le droit et la possibilité de s'ouvrir, même un court moment, au ressenti simple et intense de l'onde de vie qui nous parcourt...
Laisser tomber toute idée reçue et accepter ses imperfections, ne pas chercher plus loin que les mots ou les silences qui se disent, baisser entièrement ses défenses pour s'accueillir soi-même dans la permission que l'autre nous en donne...

Après tout... rien que des choses tout à fait normales... et pourtant, elles paraissent sensationnelles...

... / LW...


17 septembre 2011

Il était une fois...

" Il reste toujours quelque chose de l'enfance, toujours... "
Marguerite Duras (... °°°...)


Même si nos vies ne commencent pas par "Il était une fois...", nous avons tous un contexte "historique", qui nous situe et qui soutient la personne que nous sommes devenus, parce que... oui, il reste toujours quelque chose de l'enfance... Je n'idéalise rien de cette période de construction par laquelle nous passons tous. Pour certains elle évoque le temps heureux de l'insouciance, pour d'autres elle est empreinte de beaucoup d'ombre... Peu importe de quoi elle a été faite, toujours est-il qu'elle laisse des traces ancrées en nous, même à notre insu...

Mais la vie est bien faite... Certaines situations semblent nous être données à vivre pour que l'on puisse les transformer, les dépasser ou bien que l'on s'en serve de point d'appui pour continuer à grandir... parce que grandir, n'est pas une période, mais bien l'affaire de toute une vie... Je ne suis pas d'accord avec cette façon de parler, qui fait que passé 18 ans, on ne dit plus "grandir" mais vieillir... Parce qu'en fait, il s'agit toujours du même processus, mais cela... on ne s'en aperçoit... qu'à mesure que le temps avance...

Je n'ai aucune nostalgie de mon enfance, je considère que chaque période a sa raison d'être, et ses fruits à cueillir, que rien ne sert de s'enfermer dans le passé, proche ou lointain, parce que la vie se déroule sur une période de temps linéaire... Que les évènements de notre vie nous programment des clins d'oeil ou des flash-back orchestrés par notre mémoire, ne doit pas nous empêcher de considérer que tout reste toujours à faire... à l'avant... Parce qu'on ne change pas de passé, même si nos souvenirs le déforment, volontairement ou inconsciemment...

Il reste toujours quelque chose de l'enfance, parce que nous ne sommes pas des ordinateurs que l'on programme... On ne peut pas d'un "clear screen" effacer nos données antérieures en mémoire... même si parfois ça nous arrangerait... Notre mémoire c'est notre histoire, et notre histoire est unique à chaque fois. La garder, nous donne un cadre référent qui nous permet de mesurer le chemin que l'on a parcouru... Le danger est par contre, dans l'influence de notre passé sur nos représentations des évènements qui jalonnent le cours de nos vies... Savoir ce que l'on hérite de réflexes conditionnés par notre histoire, et ce que l'on évalue en toute "objectivité" du présent que l'on décrypte... tel est peut-être l'enjeu le plus important...

Il y a des choses de l'enfance qu'il est toutefois essentiel de préserver, et on ne peut le faire que par la volonté... C'est un état d'esprit d'ouverture, de curiosité, d'émerveillement... une sorte de candeur et de confiance, qui nous fait apprécier la vie sous un angle différent... Nous évoluons dans un monde qui se prend beaucoup trop au sérieux, qui traite d'affaires si "importantes", qu'on en oublie que vivre, ce n'est pas que raisons matérielles ou jeu social... Vivre, c'est aussi comme quand nous étions enfants : rire, jouer, chercher à comprendre, découvrir, expérimenter, rêver...

Ce qui reste de l'enfance erre dans des coins presque inaccessibles chez certaines personnes, comme si une bonne fois pour toutes, il fallait tourner la page pour en écrire de nouvelles... Mais quand on lit un livre, on n'arrache pas les pages une fois qu'on les a lues... et on s'autorise le droit de les relire au moment où cela nous chante...

Notre vie est tel un livre qui s'écrit...
N'arrachons aucune page... et cherchons en chacune ce qu'elle recèle de beaux mots, d'expériences fructueuses et de sourires cachés...
C'est la meilleure façon de tirer profit de nos souvenirs et d'apprécier que l'aventure continue...

... / LW...

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