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JDMQR... (Morceaux choisis)
17 septembre 2011

C'est comme vous voulez...

" Quand tout le monde est du même avis, c'est que personne n'a beaucoup réfléchi. "
Michelle Couture

De la même façon que l'on ne peut pas aimer tout le monde, on ne peut pas être d'accord toujours sur tout, même avec les personnes que l'on aime beaucoup... L'accord spontané et sans discussion, s'il a tout à fait sa raison d'être parfois, n'est pas le cas le plus général que l'on rencontre... En effet, une discussion est l'expression d'un point de vue, ainsi expose-t-on sa manière de concevoir, de réfléchir ou de ressentir... Il ne peut pas y avoir d'analogie complète et totale entre deux individus, même jumeaux... On peut se comprendre et se rejoindre, en en'empruntant pas forcément les mêmes chemins de raisonnement et de logique, ou l'on peut partant des mêmes bases, arriver à des conclusions dissonantes...

Exprimer un avis différent peut être pris, juste pour l'envie de proposer un autre éclairage, sans vouloir rallier l'autre à tout prix à sa cause. Cet écart peut n'avoir pour but que d'alimenter un débat qui reste ouvert, mais qui s'élargit, et par ricochet s'enrichit...
La divergence d'opinion n'est pas mauvaise, elle induit l'exploration d'autres possibilités et peut même consolider l'avis initialement donné, encore plus solidement...

Etre d'emblée d'accord avec l'avis premier formulé qui est soumis, peut signifier le refus d'entrer dans le débat de peur de la confrontation, et des conséquences qui en découleraient. Ce peut être manque de courage et de foi en ses propres raisonnements, ou bien discrétion sur ses propres idées, ou encore refus de se positionner pour des raisons variables (refus de l'engagement, peur du ridicule, impossibilité de clarifier sa pensée, etc...)

Dans tous les cas, les décisions collégiales qui n'émergent d'aucun débat, mais qui se font jour spontanément, sont suspectes. Soit la problématique examinée ne tolère effectivement aucune autre alternative, du fait de la moralité qu'elle engage, ou de l'évidence même du thème retenu, soit elle touche à un domaine si délicat, qu'exprimer une opinion qui irait à l'encontre de celle communément admise, présente un risque trop grand pour qu'aucun de nous n'ait envie de le prendre...

Le débat permet de définir un panorama d'idées, sur lesquelles on peut s'appuyer pour trouver une solution ou une conclusion. Débattre, c'est donner à l'autre sa chance de prouver qu'il a raison... tout en gardant à l'esprit qu'il peut aussi... avoir tort...
Débattre permet de clarifier aussi les motifs, raisons et raisonnements qui nous font pencher en faveur d'une thèse plutôt que d'une autre... Cela donne les moyens de justifier ses positions ou au contraire d'en mesurer la vulnérabilité...

Les "C'est comme vous voulez..." sont parfois simples formules de politesse pour ne pas influencer l'autre par ses propres opinions. Les raisons sont là aussi diverses : on peut avoir envie d'acquiescer pour faire plaisir à l'autre, parce que nous n'avons pas de préférence ou avis particulier sur la question à examiner, on peut ne pas avoir envie de faire connaître son opinion pour des raisons personnelles et préférer s'incliner devant une opinion déjà toute construite même si elle ne nous convient guère, on peut ne pas avoir d'avis du tout par manque d'information, etc...

Vous pouvez réfléchir à la question plus avant, ou vous rallier à mes opinions... C'est comme vous voulez...

... / LW...

 

 

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17 septembre 2011

Réactions chimiques...

" La rencontre de deux personnalités est comme le contact de deux substances chimiques : s'il se produit une réaction, les deux en sont transformées. "
Carl Gustav Jung

Bien evidemment que le rencontre de deux personnalités produit toujours quelque chose. Certaines réactions vont produire une synergie dynamique, susceptible d'agir comme un accélérateur de particules agirait sur la matière, mis à part le fait que là, on se trouve en face de personnes, et que donc, cela ne va pas agiter leurs molécules (quoique...) mais donner un élan libérateur à l'expression de leurs potentialités...
Vocabulaire trop compliqué... Je reformule : la rencontre de deux personnalités, lorsqu'une réaction positive se produit, s'oriente vers une estime de soi accrue avec meilleure prise en compte de la propre valeur de chacun...

Une appréciation mutuelle renforce le sentiment de la personne à avoir elle-même une importance à ses yeux propres. Le regard de l'autre agit comme un miroir tout neuf. Nous avons parfois trop de buée sur notre miroir intérieur pour être à même de nous y refléter correctement. Bénéficiant ainsi d'un éclairage nouveau et d'un reflet positivé, nous retrouvons nous aussi l'éclat d'un regard neuf, qui nous permet d'évacuer la buée, la poussière ou les traces de dentifrice qui s'y étaient collées...

Le contact de deux personnalités peut aussi générer une réaction de rejet épidermique. Cette réaction négative n'entraîne pas obligatoirement une baisse de l'estime de soi. Tout dépend des attentes espérées et projetées avant la confrontation.
Soit l'intérêt de la rencontre était jugé capital, ou d'un enjeu suffisamment important, pour qu'effectivement, la réaction négative qui s'en dégage, provoque une déstabilisation de l'une ou des deux personnes, par projection erronée qui s'avère être décevante.
Soit au contraire, cette réaction négative, proche du rejet total, revalorise la confiance de la ou des personnes, en la confortant dans son estime d'elle-même, et au-delà en lui permettant de bénéficier d'un sentiment de confort dans son être intérieur en se comparant à ce qui a déterminé sa répulsion chez l'autre...

Lorsque la rencontre de deux personnalités va plus loin qu'une simple réaction, et qu'elles s'engagent dans un parcours commun, c'est le degré d'implication de chacune qui va déterminer l'ampleur de la réaction obtenue...
On distingue à ce stade plusieurs niveaux d'engagement possible des unes par rapport aux autres, suivant que l'implication se fait au niveau de la sphère personnelle, sociale ou professionnelle...
La charge affective et émotionnelle sera modulée de façon différente suivant le domaine sur lequel elle opérera... Le cumul des affects peut s'avérer être simple somme des parties en jeu, ou atteindre une exponentielle, dont les limites sont imprévisibles...

Il est difficile de déterminer par avance l'impact exact et la nature de la réaction qui s'opérera. De trop nombreux facteurs personnels inhérents à chaque personne y sont imbriqués.
Toutefois on peut schématiser l'évolution de la réaction, car celle-ci n'est pas une fin en soi, mais mutante dans le temps, comme une émulsion d'eau et d'huile, qui présente plusieurs niveaux d'observation variant suivant le moment où se situe l'observation.
Ainsi des phases ascensionnelles qui boostent les personnalités, seront suivies de phases de plateau, et d'autres qui seront soit à nouveau ascensionnelles, soit à l'inverse dévalorisantes...
Les alchimies réactionnelles humaines ne sont pas modélisables de façon infaillible...
Dans tous les cas, toute rencontre de personne à personne porte en elle son lot de changements qu'elle induit, réduit ou séduit...

Et c'est bien cela qui en fait le charme, non ?...

... / LW...


17 septembre 2011

L'enveloppe visuelle...

" Les seuls beaux yeux sont ceux qui vous regardent avec tendresse. "
Coco chanel

On ne voit bien que dans les yeux... l'essentiel s'y reflète... pour paraphraser une célèbre phrase de Saint exupéry !...

Les yeux sont des fenêtres ouvertes sur l'être intérieur. Autant les mots sont trompeurs et peuvent se manipuler, autant il est difficile de manipuler son regard... Certainement qu'il existe quelques experts en la matière, mais c'est un exercice extrêmement difficile pour le commun des mortels.
Nos yeux accompagnent nos émotions, qu'elles soient agréables ou désagréables.
..
Quand on sourit, et que l'on sourit vraiment, nos yeux ont un éclat qui ne permet pas d'erreur d'interprétation, ils contribuent à éclairer notre visage, bien plus encore que nos rictus de joie...

La tendresse, ça peut-être des gestes qui témoignent de notre attention et de nos égards, mais plus que tout, c'est un état de l'être, et comme tel, il passe par notre regard. Nos yeux sont tableau vivant de nos états d'âme...
Le regard est action sur la vie, dans la mesure où comme un miroir, il renvoie celui qui s'y confronte à un ressenti.

Les regards noirs effraient de leur portée de colère, et nous poignarde sans aucun geste ni mot.
Les regards interrogateurs attestent d'une incompréhension et demandent un éclaircissement même sans formulation orale.
Les regards qui toisent et défient, nous font entrer dans une lutte de pouvoir, qui vise à le faire dévier...
Le registre des regards est vaste, mais nous savons en général quelle interprétation donner, sorte de connaissance innée...

Evidemment que les plus beaux yeux sont ceux qui nous contemplent avec tendresse. Ils n'ont aucun but, aucun intérêt, aucun questionnement, ils sont... tout simplement, sans intention aucune et déjà pleinement entiers...
L'expression de la tendresse est magique puisqu'elle comble à la fois celui qui la porte et celui qui la reçoit.

L'essentiel est parfois visible avec les yeux, quand le coeur s'élève jusqu'au regard...

... / LW...

17 septembre 2011

Les silences du départ...

" Les mots ne viennent pas facilement quand on parle à quelqu'un qui s'en va. C'est un peu comme parler à un sourd. Cela vous coupe vos effets. On en deviendrait presque muets. "
Annick Geille     (...~~~~...)


La perception du temps semble se distendre parfois...
Les départs qui s'éternisent sur des quais de gare, des secondes qui s'allongent et des dialogues qui se rétrécissent... Du temps compté que l'on décompte...
Evidemment tous les départs ne ressemblent pas à ce genre de tableau... Seuls les départs non librement désirés donnent lieu à ce genre de bégaiement de l'instant, qu'on aimerait à la fois accélérer et retenir...

Les temps de séparation sont des moments particuliers quand ils sont incertains sur celui des retrouvailles... Ils sont déjà douleur d'absence malgré la présence, s'inscrivant par là dans l'avenir, même au présent... Ils sont rupture du cours du temps, dispersion de chemins qui se perdent en leurs détours propres... pour peut-être se retrouver...

Les mots se sentent inutiles ou malhabiles à se faire fluides, remplis du vide qu'ils voient s'esquisser... Ils se font insignifiants, incapables de donner sens au moment présent... Peut-être qu'ils se retienennt pour retenir le temps, et parviennent presque à atteindre une sorte d'éternité brève... comme quand on regarde le sable d'un sablier s'écouler...
Oui, ils sont sable mouvant, ondulant entre deux instants, charnière temporelle...

Les mots du départ sont chargés d'émotions. Ils prédisent des "revoir" dont on mesure la longueur en kilomètres/jours... vitesse d'écoulement que rien ne nous tarde d'apprécier...
Les banalités rongent leur force, anéantissent leur poids et font de ces instants des micro tragédies internes dont nous sommes les héros malgré nous...

Est-il préférable d'être celui qui s'en va ou celui qui reste ?...
Celui qui s'en va perd à la fois ses repères spatiaux, temporels et affectifs...
Celui qui reste garde-t-il les mêmes repères ou ceux-ci changent-ils aussi de dimension ?...
Les lieux se chargent de la présence... autant que les souvenirs... et renvoient leur désertion à la conscience de l'absence...

Celui qui s'en va a l'esprit occupé par son voyage, sa destination... et le souci de l'horaire.
Celui qui reste, rentre dans la peau de l'accompagnant qui profère les paroles rassurantes de celui qui garde les pieds sur terre, pendant que l'autre, porté par on ne sait quel moyen de transport, décolle du réel de l'ici et maintenant le temps de rejoindre un ailleurs, où il pourra de nouveau poser ses pieds sur la terre ferme...

Parler à quelqu'un qui s'en va, c'est un peu comme avoir des mots en partance... On ne sait pas toujours s'ils arrivent à destination, ni les délais nécessaires pour qu'ils soient bien reçus... Ils s'énoncent sans bon de garantie de leur accueil, et se heurtent à l'usure de la monotonie quand les départs se répètent...

Attention, attention... triiiiiiiiiit... départ de mots imminent...
Veuillez vous éloigner, s'il vous plaît, de la bordure du coeur et garder vos sentiments près de vous...

... / LW...

17 septembre 2011

L'apparence et la connaissance...

" Plus une femme est jolie, plus elle a du mal à savoir qui elle est. "
Jostein Gaarder (... le monde de JG...)


L'apparence, qu'on le veuille ou non, est une sorte d'identification première de l'individu. Avant même d'entrer dans une relation personnelle et d'échanger quelques mots, nous avons largement tendance à émettre un jugement qui ne se fonde sur rien d'autre que ce que l'on voit de l'extérieur... Le culte du corps est devenu nouvelle religion et l'on essaie de nous asséner des standards de beauté, auxquels tant bien que mal, beaucoup essaient de coller... Ainsi se dégager de l'apparence n'est pas aisé...

Les femmes sont encore plus soumises à ces diktats... L'été qui s'annonce va voir refleurir dans tous les magazines féminins leur cohorte de régimes, pour aborder la plage en toute sérénité... "L'été sera chaud !..." mais je doute que l'on veuille évoquer la température au sol... La femme doit être belle, mince, sexy... et éventuellement, mais ce n'est pas obligatoire, intelligente... Quoique d'aucuns semblent négliger tout à fait cet aspect... Moins elle réfléchit, mieux c'est... On en revient au fameux "Sois belle et tais-toi !...". Et les femmes un peu avantagées physiquement sont relativement vite assimilées au rôle de potiche, sortes de faire-valoir que l'on exhibe fièrement..

La question de l'identité n'est de ce fait pas facile à aborder... Comment se définir ? Comment savoir qui l'on est au-delà des critères esthétiques ? Les blagues sur les blondes nourrissent le mythe de la Belle au Petit Pois dans la tête (avant on lisait "La princesse au petit pois" aux enfants... nous avons changé d'époque... et de référence...).

Plus encore, les jolies femmes doivent aussi affronter la jalousie de leurs paires qui n'ont pas été aussi bien dotées... et elles ne leur font pas de cadeaux...
Ainsi les avantages conférées par la beauté sont limités. Les hommes lorgnent sur des formes qui les font fantasmer, les femmes bavent sur leur moindre défaillance, et tout le monde est d'accord pour s'entendre que l'on ne peut être que belle OU intelligente...
Il faut alors se battre pour faire admettre que l'on peut tout à fait être à la fois attrayante ET sensée, voire même brillante...

Ce que qu'exprime Jostein Gaarder ici, c'est que c'est finalement beaucoup plus compliqué de se trouver soi-même quand on est dans ce cas, car la connaissance de soi passe aussi par ce que nous renvoient les autres en miroir. Et comme ces reflets véhiculent beaucoup de clichés infondés, il faut alors soi-même se dégager du regard des autres, s'affranchir du jugement et chercher seule...
Les jugements sont durs et blessants souvent... Si l'on met en avant ses atouts, alors on est prétentieuses, si on les laisse de côté, alors on joue la fausse modestie... Si on s'habille de façon à mettre son corps en valeur, on "s'exhibe", on provoque...
Et si on ne fait rien... on est bêtes de ne pas profiter de ce que la nature nous a donné...
Oui... décidément, parfois c'est bien compliqué de savoir qui l'on est et comment se comporter pour être soi, juste comme on est...

Mais avec le temps, on apprivoise les clichés, on parvient aussi à habiter son corps et sa tête de plein droit, et à s'apprécier tel quel... et à se sentir très bien.
Avant d'être un homme ou une femme, on est une personne !!!... C'est cette personne qu'il faut rencontrer, d'abord soi-même... pour pouvoir ensuite la présenter aux autres...
Personne ne peut être réduit à une somme de chiffres, qu'il s'agisse de mensurations ou de QI... Notre valeur est la même indépendamment de la somme de ces mesures... et l'esthétique n'est qu'une valeur ajoutée à la personne que l'on est au sens plein du terme...

L'apparence de la connaissance de soi qu'a l'autre, ne vaudra jamais la connaissance de soi quand elle nous apparait...

... / LW...

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17 septembre 2011

Porte close...

" La souffrance d'autrui, même lorsqu'on connait la cause, est une porte verrouillée de l'intérieur contre laquelle on ne peut frapper que discrètement pour que l'autre sache qu'il n'est pas seul. "
Yvon Rivard (... toc toc toc ...)

La souffrance est univers d'enfermement le plus souvent... Il semble bien plus aisé de partager sa joie et ses éclats de rire, que de partager ce qui blesse et fait souffrir... comme si la souffrance était d'une intimité si particulière, que la pudeur nous empêche de la montrer telle qu'elle se ressent...
La souffrance habite les secrets qui ne peuvent pas se faire jour, et ses racines s'enfoncent d'autant qu'on cherche à la cacher...

La souffrance n'épargne personne, mais on ne peut pas la mesurer, son appréciation est subjective et relative, bien que son existence soit, pour la plupart, ancrée dans le réel. Il y a des souffrances qui germent en silence, et qui assourdissent pourtant l'être tout entier... et des souffrances qui se font entendre bien plus fort que l'importance qu'elles entretiennent avec la réalité des choses...
On ne peut pas mesurer la souffrance : la souffrance est souffrance, c'est-à-dire mobilisation maximale de ses facultés sur un point sensible qui devient envahissant jusqu'à balayer tout le reste...

La souffrance, c'est la difficulté, voire l'impossibilité, de reconnaître au temps le pouvoir de nous transformer et de nous renforcer. Elle est temps d'arrêt marqué sur des évènements, sensations ou ressentis que l'on n'a pas compris, et dont on cherche en vain d'autres explications, d'autres réels ou d'autres possibilités. La souffrance cesse quand on accepte que les épreuves traversées n'ont de sens que si on s'en sert de tremplin pour rebondir, pour devenir plus forts...

Oui... la souffrance se terre d'ordinaire derrière des portes que l'on ferme à clé... Les petits bobos du quotidien traversent les jours à découvert, mais les grands maux puisent dans l'obscurité des nuits une réserve inépuisable de solitude et de larmes, que la lumière et la chaleur du soleil pourraient assécher s'ils s'y risquaient... Les grands maux se veulent hermétiques aux paroles de réconfort : leur grandeur et leur durée tient beaucoup à leur discrétion...

Les rivages de la souffrance semblent si lointains à celui qui essaie d'y rejoindre une personne aimée qui s'y est perdue... Souvent on n'y trouve aucun moyen d'accès et les cartes sont mal détaillées... On peut envoyer par signaux de fumées, des petits nuages de compassion qui se dessinent dans le ciel, pour signaler notre position... mais le vent chagrin les disperse aux quatre coins... Toutefois, la seule vue de ce signal peut être réconfort suffisant pour les naufragés de l'âme échoués à sa tempête...

On sort de la souffrance quand on se sent assez grand et assez fort pour déverouiller la porte, et marcher à nouveau à la lumière de la vie présente... Le temps de la souffrance est temps de rétablissement, de guérison des blessures qui nous ont fait vaciller... C'est par le repos que l'on guérit le corps généralement, c'est par le retrait en dehors du monde que l'on soigne son âme... en s'écartant de toute influence, de toute nouvelle emprise du réel afin de mobiliser toute son énergie à combattre l'ennemie en nous qui s'est introduite par ce biais... et qui menace notre foi en la vie...

La souffrance pour disparaitre, a d'abord besoin d'être... et d'être acceptée et comprise, rien ne sert de la nier ou de lui flanquer une gifle pour l'éloigner momentanément... sinon elle reviendra, et continuera de vociférer ses menaces et d'ombrager nos envies de vivre bien...
La souffrance domptée ou apprivoisée ne met plus en danger puisqu'on en connait à la fois les fondements et les limites. Elle peut devenir lointaine compagne de vie... L'essentiel étant de savoir de quel côté de la porte on lui permet de se tenir...

Se signaler d'un petit "toc toc" comme une main caressante...  Ou utiliser le heurtoir comme un bélier prêt à enfoncer la porte...
Chacun exprime à sa façon sa difficulté d'être confronté à l'énigme d'une porte close...

... / LW...
16 septembre 2011

L'écoute des sens...

" La sensualité, c'est la mobilisation maximale des sens : on observe l'autre intensément et on écoute ses moindres bruits. "
Milan Kundera


La sensualité, n'est pas expression libre de ses sens, mais plutôt ouverture d'un canal de réception par le biais de ses cinq sens, pour se mettre à l'écoute de l'immédiateté des choses, loin des raisonnements intellectuels conduits par l'activité cérébrale...
La sensualité est "ressenti" à l'état brut de nos perceptions, et de ce que ces perceptions nous renvoient en écho...
sorte d'effet boomerang d'un lâcher prise de la réflexion...

Si
les facultés intellectuelles de raisonnement sont certes, sources de réflexions pouvant enrichir notre vision, notre compréhension et notre perception du monde, elles ne peuvent à elles seules faire de nous un être humain à part entière. Il nous faut aussi apprendre à vivre en laissant parfois son cerveau, bien rangé dans sa boîte crânienne, pour s'ouvrir à d'autres dimensionset nous permettre par là, de faire d'autres découvertes...

La sensualité, c'est un peu comme un débat d'idées... mais d'un autre ordre
. C'est un échange de sensations, c'est recevoir les vibrations du corps de l'autre et de laisser s'exprimer les siennes propres, sans chercher à rien rationnaliser... juste sentir, ressentir, éprouver... hors contrôle...
La sensualité, c'est oublier pour un moment, tous les repères que l'on croit fondés, pour nous laisser glisser dans un univers purement dévolu aux sens
: odeur, toucher, vue, ouïe, goût... et n'entretenir aucune pensée... juste éprouver l'instant...

Une relation sensuelle est toujours une relation charnelle, puisqu'elle nous implique dans nos chairs, mais l'inverse n'est pas vrai : une relation charnelle peut être dépourvue de toute sensualité...
La sensualité ce n'est pas susciter le désir ou le plaisir,
la sensualité c'est mettre à l'épreuve tous ses sens pour atteindre un autre rivage du plaisir, celui qui nous met au rang de capteur d'émotions...

On ne peut atteindre la sensualité qu'en lâchant prise, qu'en acceptant cette intimité avec soi-même provoquée par les stimulations sensorielles que l'on expérimente dans l'instant.
On se coupe alors des barrières inconscientes inculquées par notre raison, pour ressentir l'intensité et la richesse des pouvoirs de perceptions que l'on possède, au travers des terminaisons nerveuses de tout notre corps, et au-delà...

L'écoute sensuelle du corps de l'autre, c'est un peu comme un voyage touristique. Bien qu'ayant compulsé les guides et les prospectus, rien ne vaut d'entreprendre soi-même le voyage... Comme on adopte les coutumes des lieux que l'on visite, la sensualité nous met à l'écoute de l'autre, dans ce qu'il a de plus personnel et singulier...
On écoute battre un coeur, on ressent ses pulsations, on sent la chaleur, on voit le mouvement ordonné par les battements... On éprouve la vie qui l'anime...

L'expérience sensuelle est source de calme puisqu'elle nous déconnecte de toute pensée... Elle se situe hors du temps et du monde... en nous dessinant pour quelques instants des contours élargis à des vibrations qui nous sont extérieures, et sur lesquelles nous n'avons aucune emprise... qui ne sont qu'à recueillir...
La sensualité nous invite à découvrir que notre corps a un langage... et que son apprentissage ne demande aucun effort, excepté celui de le laisser libre d'écouter la vie qui le traverse... et qui traverse chaque être...
La sensualité... c'est savoir que notre corps est vivant... et que ses harmonies sont bien plus perceptibles qu'on ne le considère en général...

... Ecouter les harmonies de l'autre... N'est-ce pas là un beau programme de concert ?...

... / LW...

16 septembre 2011

Le temps de l'amour...

" Quand l'amour n'est fait que pour passer le temps, le temps fait vite passer l'amour. "
Inconnu


Les plaisirs de la chair sont très différents, quand il s'agit juste d'assouvir une pulsion passagère, ou quand il s'agit d'une rencontre particulière d'un autre ordre, avec quelqu'un avec qui on partage un peu plus que du sexe... Cela n'a rien de comparable...
Le plaisir pour le plaisir n'a pas la même puissance que le plaisir donné et reçu dans le cadre d'un échange plus large...
Naturellement cela n'empêche pas la tentation...
Mais dans la tentation, c'est souvent l'idée du passage à l'acte qui séduit, plus que le passage à l'acte lui-même, qui peut se révéler décevant par rapport à ce qu'on est capables d'en projeter...

L'amour sans amour est pulsion mécanique, et obtient... du plaisir... mécanique... Celui-ci peut-il être assez satisfaisant, pour avoir envie de le substituer au plaisir supérieur qui se dégage quand, plus que deux corps qui s'appellent, on atteint une sorte d'union fusionnel ?...
Chacun y trouve ses réponses...
Découvrir un corps juste pour le plaisir qu'il peut nous apporter, physiquement, ça équivaut à de la masturbation à deux, c'est vide... C'est pour atteindre un plaisir personnel et égoïste, fugace et non valorisant...
Accéder au corps de l'autre dans un sentiment partagé, c'est autre chose... C'est donner et recevoir... parce qu'on reçoit dans la mesure de ce que l'on donne...

"L'amour pour faire passer le temps"... remarquez qu'il y a bien des occupations plus fastidieuses et désagréables... Mais c'est considérer alors l'amour, comme simple "activité", et comme en toute chose, il faut diversifier ses sources d'activité... Ainsi le temps a-t-il raison de ces "fusions" de loisirs, qui consomment finalement beaucoup d'énergie pour pas grand chose...
Le désir non plus n'est pas le même, quand il est désir d'assouvissement basique, ou bien quand il est désir d'union, de réunion même, de deux "moitiés" qui se sont choisies ... parce qu'au-delà de cet union-là, se construit une confiance, une sorte d'alliance qui ne se porte pas au bout des doigts, mais au bout du coeur...

La sexualité, dans certaines religions, véhicule une dimension sacrée et contribue à l'éveil spirituel, ce n'est pas le cas chez nous, où elle est même "salie" d'une certaine façon, par cette espèce de frénésie de consommation sexuelle, que l'on tendrait presque à nous faire prendre pour une norme établie et légitime...
Nous consommons du sexe, pour essayer de combler par ce plaisir sensuel, les frustrations diverses engendrées par notre société de consommation et par le manque de communication ambiant... comme si nous pouvions pallier à la qualité par la quantité...
Mais cette consommation se révèle elle-même frustrante, dans la mesure où sans implication de soi dans la relation, la satisfaction obtenue n'est guère plus importante que celle générée par une quelconque autre consommation...

L'amour ne peut survivre à l'épreuve du temps que s'il est porté par autre chose que l'amour charnel, et le libertinage n'a pas pour but de conduire à des relations suivies mais juste à expérimenter les possibilités que nous offrent nos corps de ressentir de multiples sensations...
L'expression même de "faire l'amour" est sujette à quiproquos... Est-ce que cela a quelque chose à voir avec le sentiment d'amour, que de s'occuper ainsi pour passer le temps, sans autre motif ou dessein qui s'y rattacherait ?...

Et puis... vous connaissez la chanson, non ?

"Plaisir d'amour... ne dure qu'un moment..." ... ...

... / LW...

16 septembre 2011

Prudence...

" La prudence et l'amour ne sont pas faits l'un pour l'autre : à mesure que l'amour croît, la prudence diminue."
François de la Rochefoucauld
(... clic à clic...)

Aimer sur la pointe du coeur... sans engager plus avant, que quelques bribes de sentiments, ne peut guère survivre à l'épreuve du temps....
Aimer en voulant garder des barrières invisibles, pour
se maintenir aux frontières du partage, ne donne qu'un amour tiède qui ne réchauffe que de l'extérieur...
Aimer prudemment, aimer en se protégeant de tout éclat, est-ce aimer vraiment ?

La prudence commande et ordonne souvent dans un premier temps, pour jauger l'état de vérité de sentiments à partager. Elle déploie sa vigilance pour protéger les coeurs de la souffrance, et veille à faire respecter les serments d'équité et de sincérité. Elle voile l'empathie et la compassion, pour ne pas s'exposer sans défense, elle retient les souffles de l'amour, pour ne pas risquer de manquer d'air, si la passion venait à étouffer...

La prudence n'est pas ennemie de l'amour, elle fait en éclaireur le chemin qui se découvre alentours... Elle évalue les distances, les parcours, les détours et les rencontres...
Elle apprivoise la confiance, s'inquiète de sa reconnaissance... et tout doucement, se libère de ses réticences...
La prudence permet à l'amour de grandir, à l'abri des doutes et des peurs premières que suscitent l'abandon de ses résistances et l'ouverture de son coeur...

L'amour grandissant balaie petit à petit ces poussières de crainte, pour faire briller d'autres éclats, pour laisser filtrer une lumière plus sereine sur des jours qui s'autorisent à regarder vers demain, main dans la main...
L'amour qui grandit veut alors courir seul par les chemins... à mesure qu'il se trace, il distance la prudence, et découvre que finalement... le danger n'est pas si grand...

La prudence empêche l'amour de remplir tout l'espace, puisqu'elle lui attribue un terrain de jeux défini par les limites qu'elle impose... Elle retient ses élans, freine ses envies, et crée des tensions par sa retenue... Elle complique la simplicité et la spontanéité des choses, en voulant raisonner et réfléchir en termes de coût et d'implication de soi... Elle fait bégayer, comme un disque rayé, et dénature la beauté de l'instant de crainte de sa fugacité...

Fort heureusement, l'amour emplit ses vides et ses failles... adversaire de taille pour la faire fléchir... et puis... céder...
L'amour ne peut pas rivaliser avec la prudence, dans ce combat de ressentis, il lui faut la dompter s'il veut un jour, se sentir tout épanoui...

La prudence, c'est ne pas vouloir dévoiler la force de ses sensations, de ses sentiments et de ses désirs...
La prudence c'est garder bien en vue, que l'on reste à l'abri de toute fusion passionnelle, bien campé dans son individualité, égoïstes et blindés, bien à l'abri de tout débordement sentimental...
Mais l'amour peut-il cohabiter avec de telles forces de négation émotionnelle ?

La prudence s'oublie quand la somme des plaisirs partagés supplante les bénéfices de la protection que la prudence canalise...
S'abandonner au plaisir, ressentir... et puis dire... et se laisser dire...

Après tout, les "je t'aime" de la vie... ne valent-ils pas que l'on prenne quelques risques ?...

... / LW...


16 septembre 2011

Ce qui s'en va...

" On ne regrette pas les personnes qu'on a aimées. Ce qu'on regrette, c'est la partie de nous-même qui s'en va avec elles... "
Lucia Etxebarria de Asteinza


Chaque histoire qui s'écrit adapte ses propres règles et sa propre grammaire pour conjuguer nos sentiments, à l'imparfait comme au futur, sur des horizons dont on fait tomber tous les murs, pour lui donner les meilleures chances de s'envoler, vers des doucereuses contrées...
Chaque histoire qui commence nous porte par l'envie qu'elle fait naître ou renaître, de se laisser voyager vers les domaines encore inexplorés du plus profond de nos êtres, et nous transporte, nous porte, bien au-delà de ce que l'on croit être capable de donner... et de recevoir...

Mais voilà le présent se joue aussi au conditionnel de l'autre, et les conjugaisons hasardeuses donnent parfois de drôles de fautes d'inattention ou d'écriture... et l'histoire se casse la gueule... parfois... comme ça... sans qu'on l'ait vu venir...
On ne regrette pas l'histoire...
Ce qu'on regrette c'est la magie qu'elle avait apporté dans notre vie, c'est ce qu'elle nous avait permis de mettre à jour, de nos facultés de se rêver autrement, de se laisser emporter sans lutter par la force des sentiments...

Chaque histoire est unique puisqu'elle met en scène deux personnes qui se rencontrent sur le terrain intime de la confiance mutuelle...
Chaque histoire nous rend acteurs d'une pièce singulière, qui ne se rejouera jamais deux fois la même... que ce soit avec d'autres acteurs, ou que l'on change simplement de donneur de réplique...
Chaque histoire nous apprend à donner, et à nous aimer nous-même dans cette capacité de s'ouvrir à l'autre pour que l'échange vrai ait lieu...
Perdre cette ouverture à soi-même rendue possible par l'intermédiaire de l'autre, est aussi le deuil qu'il faut faire quand on se retire d'une histoire...

Et quel deuil est le plus délicat à s'approprier ?...
La perte de l'être aimé, ou la perte de cette partie de soi-même que l'on avait laissé s'évader de nos défenses intimes ?...
Qu'est-ce qui nous blesse le plus ?...
La fin d'un partage, d'un échange ou bien... la perte de cette personne inconnue en nous, que la rencontre avait mise à jour ?...

Que regrette-t-on en définitive ?...

L'autre qui nous rendait la vie couleur... ou la faculté de peindre de nouveaux paysages pour rendre nos rêves plus beaux encore ?...
"Il n'y a pas d'amour heureux..." disait le poète... Qu'en avait-il donc éprouvé pour écrire ces mots-là ?...
L'amour est toujours heureux... tant qu'il dure...
C'est bien pour cela que l'on regrette sa flèche envoyée, quand celle-ci arrachée et la plaie refermée, l'on rentre à nouveau dans son armure... parés contre toute éventuelle tentative de réouverture...

Oui... Il est triste de quitter l'amoureux qui sommeillait en nous, et qui s'était réveillé à grands remous... parce qu'on sait bien que chaque histoire qui s'achève, enterre avec elle ses propres graines de floraison, et que l'on ne sème ainsi jamais deux fois les mêmes fleurs...
Chaque histoire nous rend différents... et nous abandonne... autre que ce que l'on était...

Et bien... que cela ne vous empêche pas de semer vos fleurs... après tout... le printemps arrive, non ?...

... / LW...

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