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JDMQR... (Morceaux choisis)
20 septembre 2011

Fête de la musique : ritournelle existentielle...

Ca commence par un cri, la mélodie de la vie...
Pas encore rompu aux cadences, tu crèves le silence, sans nuances...
T'improvises tes vocalises... T'as le secret du caprice qui terrorise...
T'entames ta litanie, sans égard pour les bases de l'harmonie...
Pi tu grandis, t'apprends à placer tes accents, tu t'fais les dents...
Tu quittes le mode mineur, t'es chez les grands maintenant...

Tu veux plus qu'on te cajole avec des fariboles,
Dans ta geôle, t'en as trop sur les épaules...
Les refrains du train train quotidien des anciens
Manquent d'entrain et désaccordent tes arpèges sereins...
La coupe est pleine et tes couplets se déchainent...
Tu brises tes chaines, t'attaques la vingtaine en fier capitaine...

Tu composes ta partition en solo, du fond de ton studio,
Sur des portées qui s'envolent, t'improvises avec brio de nouveaux duos...
Tu te bricoles ton music-hall version rock and roll sans bémol,
Tu nettoies les idées reçues et tes ras-le-bol au vitriol de tes idoles...
Tu guillotines tes visions enfantines, à coup de nicotine assassine,
Plein d'adrénaline, t'imagine... la vie sans barres de mesure et sans épines...

La trentaine change la tessiture, tu cherches des temps qui rassurent...
Tes marmots en appogiature, tu t'aventures à de nouvelles armures...
Tu revois tes arrangements, tu te dégages en contrechant, t'accentues les mordants...
Tu transpires et tu transposes, tu conspires et tu composes,
T'accèptes les règles, t'as plus le temps de les remettre en cause...
Tu négocies les accords et tu te plies à leurs renversements...

Comme un glissando soudain qui dérange ton tempo,
La quarantaine t'entraîne à revoir tes credos avant le dernier Da Capo...
Le coeur ballant et les notes qui s'emballent, balancé entre ta vie et tes envies...
Tu t'aperçois que le temps t'est compté pour terminer en beauté ta symphonie...
Tu te jettes à corps perdu sur des accords plus graves...
Et tu braves de nouveaux octaves sans plus aucune entrave...

Dernière reprise permise, dernières notes qui s'écrivent...
La coda approche à grands pas, tu veux finir avec maestria,
Le point d'orgue de ta Dolce Vita, tu le veux sforzando et sans tremolo...
Avant que n'arrive le dernier sursaut du Cygne, tu veux encore faire le beau...
Tu revois tes intervalles et tes rythmes bancals sur un ultime diapason,
Pour libérer tes tensions enfin à l'unisson... en suivant la pulsation...

T'as des envies parfois de réécrire toute la partition par endroits...
Pour équilibrer les temps forts et les temps faibles qui ont rythmé tes pas...
Mais la musique ne s'écoute pas au passé, tu peux pas rembobiner...
Juste fermer les yeux pour écouter, et apprécier les meilleures notes égrenées...
Toutes les mélodies recèlent leurs trésors, même si on loupe quelques accords...
L'essentiel, c'est de continuer à y croire fort... Toujours et encore..
.

 

... / LW...


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20 septembre 2011

Les portes qui s'ouvrent... et celles qui claquent...

" Lorsque tu poursuivras ton bonheur, des portes s'ouvriront où tu ne pensais pas en trouver, et où il n'y aurait pas de porte pour un autre. "
Joseph Campbell


Il y a parfois des chemins de gloire qui font des envieux, l'âme humaine est ainsi faite, qu'au lieu de constater ses propres incapacités et chercher à y remédier, elle préfère dénigrer les chances insensées dont les autres semblent bénéficier, alors même que chacun a une place et ses chances de la trouver...

Il existe des circonstances particulières, qui s'éveillent avec bonheur, au chemin de celui qui suit la route pour laquelle il est né, certains l'appellent le hasard, d'autres la chance...
Les petites gens qui ne manquent jamais de jalouser celui qui poursuit son rêve, y voient des alliances douteuses et des complots secrets, c'est leur façon d'essayer de ternir les lumières trop vives...

Mais personne ne vole le bonheur de personne : chacun a sa chance de faire grandir le sien, les portes qui s'ouvrent à celui qui s'avance dans "sa" bonne direction, ne le font que sous le sésame de sa réalisation personnelle, unique et particulière...
Et tout autre qui s'y présenterait, se verrait refuser cet accès d'abord pourtant si aisé...

C'est en décidant de suivre le chemin pour lequel on se sent le mieux préparé, le mieux armé et le mieux entrainé, que l'on trouve les repères qui nous guident et qui nous font continuer la route.
Tant que l'on n'est pas engagés sur la voie de sa propre réalisation, des indices nous renvoient par leurs refus d'accéder à nos requêtes, l'écho de notre erreur...
Certains y font attention et réexaminent leur itinéraire...
D'autres s'obstinent, cherchant, coûte que coûte, à franchir les frontières qui leur interdisent les passages qu'ils espèrent...
D'autres encore s'arrêtent tout bonnement, et attendent l'avenir, au bon vouloir de l'enchainement des évènements...

Quand des portes s'ouvrent là où on ne les voyait pas, les signaux d'appel sont clairs... Mieux vaut écouter la déraison qui nous disent de les suivre, même si elles apparaissent comme des mirages en plein désert, parce que nul ne sait si elles resteront ouvertes à tout jamais...
Elles laissent entrevoir des changements de possibles imaginés, et bien que ceux-ci puissent rester obscurs, ne pas leur donner une seule chance de nous éclairer, peut nous valoir une obscurité prolongée que l'on risque de regretter à la tombée de la nuit suivante...
Et ces portes qui s'ouvrent, font souvent suite à des pensées jetées en l'air, que nous n'avons pas voulu creuser, parce qu'elles revêtaient un caractère d'impossible trop prononcé...
A l'impossible nul n'est tenu, mais s'il se présente de lui-même, pourquoi lui refuser audience ?...

Chacun de nous se trace sa vie, et ses changements de caps, au gré de ses envies et des opportunités qu'il saisit... et ces opportunités ne sont pas interchangeables dans le temps et l'espace, ni entre personnes...
Chaque opportunité qui se présente à nous, s'y présente pour nous seuls : la saisir ou la refuser n'est que décision individuelle... Nous ne volons nos "hasards" à personne, ils s'adressent à nous, quand le moment s'y prête, et quand nous pouvons les entendre...
Il n'y a pas un nombre fini et figé, de hasards et d'opportunités, il y en a pour tous ceux qui y croient, pour tous ceux qui les désirent et qui suivent leurs chemins sans lorgner sur celui du voisin...
Pas la peine d'essayer d'enfoncer les portes ouvertes à l'intention d'autres visiteurs, contentons-nous de faire attention à celles qui s'ouvrent sur nos parcours, elles nousconduiront plus sûrement là où nous rêvons d'aller...

Et quand une porte nous claque violemment au nez... pas la peine d'insister non plus !... 

... / LW...

 

20 septembre 2011

Les médecines parallèles...

" Un livre est quelquefois un secours attendu, une idée est un baume, une parole est un pansement, la poésie est un médecin. "
Victor Hugo


Le pouvoir des mots n'est pas mesurable, tant au niveau de son étendue que de son intensité...
Les mots sont médecins bien sûr, ils pansent nos blessures, rassurent nos doutes et apaisent nos douleurs... Tous ces maux qui peuvent avoir été aussi mis à jour par des mots...
Les mots peuvent apporter à la fois le poison ou l'antidote, la douleur ou le plaisir, la certitude ou l'hésitation...
Les mots sont doubles et tranchants, uniques et cicatrisants, hors du champ définissable quand ils pénètrent dans nos seuils intérieurs et intimes...

Il y a des livres qui peuvent sauver des vies, quand ils rencontrent des yeux à ouvrir, des coeurs à guérir ou des peurs à apprivoiser...
Les livres peuvent être témoignages fortifiants, qui permettent de passer l'épreuve, parce que d'autres, avant, y ont survécu, parce que d'autres avant, nous en dévoilent avec pudeur les mêmes ressentis que l'on éprouve au moment présent, et parviennent à gagner une conclusion heureuse ou propre à redonner l'espoir...
Les livres sont compagnons de solitude, qu'elle soit désirée ou forcée, ils accompagnent avec force et présence, l'isolement...
Les livres apportent des réponses que personne ne peut nous révéler de vive voix parfois... Ils se font messagers essentiels et passages, vers une connaissance qui nous ouvre à l'avenir. Et cette connaissance peut être le point d'appui qui nous manquait pour avancer...

Une idée peut être un baume, bien sûr...
Il y a des idées que l'on découvre au hasard, au fil des pages de livres qui nous tombent sous la main, et qui nous conduisent de mots en mots vers des cheminements différents, dans des aventures nouvelles aux couleurs de nos jours...
Les idées changent la vie... quand elles orientent nos convictions vers des domaines inédits, dont on sent bien qu'ils vont voyager en nous, et repeindre nos horizons avec des d'autres teintes, d'autres envies et d'autres possibles...
Les idées sont à la base de toutes les nouvelles découvertes, de toutes les nouvelles connaissances, et de toutes les renaissances... même quand elles ne font que conforter ce que l'on savait intuitivement, sans avoir pu mettre de mots dessus...

Une parole est un pansement...
Nous sommes tous des écorchés, à un moment ou à un autre, on ne peut pas se prémunir contre toute chute, toute vie a des passages plus ou moins glissants, des tournants un peu serrés et des reliefs dangereux... Même sans se faire atrocement mal, personne ne traverse sans s'écorcher un peu...
Les paroles sont des pansements qui nettoient la douleur, et soufflent sur les poussières qui nous font pleurer les yeux... Les paroles arrêtent l'hémorragie par leur flot de compassion, de compréhension, de tendresse ou de générosité...
Les paroles ont cette faculté de guérir à la fois le coeur et le corps, le mental et le physique. Tout médecin le sait, la parole est part importante de la réussite d'un traitement. Donnez du désespoir, et le patient ne trouvera rien en lui pour contrer cette pierre supplémentaire à porter ; donnez de l'espoir, de l'amour et de l'avenir, et des miracles peuvent apparaitre...
Les paroles sont suggestion, et la suggestion est d'une puissance infinie...

La poésie est un médecin...
Elle ouvre des univers qui évoquent, d'image en image, de métaphore en beauté sonore, d'autres regards que ceux que l'on utilise ordinairement. Elle nous transporte sur ses vers, sur ses tapis de rimes, d'assonances et de fantaisie, dans une féérie de sens qui nous fait oublier la grisaille, qui donne aux choses des contrastes autres, et en même temps elle nous renvoie à nos intériorités...
La poésie est un tour operator qui nous mène sans danger par delà les mondes, les lieux et les époques, explorant tous les possibles et les impossibles, avec des mots de tous les jours...

Les mots pour dire, pour guérir, pour vivre, pour aimer... et pour grandir...
Longue vie aux mots, en tous sens et en tous genres... 

... / LW...

20 septembre 2011

La vie enfumée...

" FUMER TUE " ... Avertissement provocateur...

On trouve cette inscription sur les paquets de cigarettes...
Ah bon ?... Fumer tue...
Est-ce que c'est vrai ?... Peut-on en douter ?... Peut-on l'ignorer ?...

Les cyniques diront qu'il faut bien mourir de quelque chose, alors ça ou autre chose...
dans la vie en rose qu'on nous propose, c'est un peu comme s'asséner une overdose à petites doses...
Le poison qui tue lentement, en s'insinuant partout, dans tous les organes, dans toutes les artères,
et qui nous avance inexorablement, vers la fin de notre ère...

Les bouffées les unes après les autres, qui défient le cancer, jusqu'au manque d'air...
Cette fumée qui étouffe, que l'on retient d'un souffle... A quoi elle sert ?...

L'acte de fumer serait donc orienté vers un suicide à petits feux, qui nous consume ...
qui nous rend ainsi égal au tabac qui se consume en son papier vers des regrets posthumes...
Des regrets ?...
Non, les fumeurs ne regrettent pas leur vice, même sur le lit de leurs derniers supplices...
Ils continuent jusqu'au bout à défier leurs corps, même à demi morts...
Pitoyable, incroyable, cet engagement jusqu'au bout du non respect de soi...

Le plaisir du fumeur, se réduit au fil des années, au fil des cigarettes allumées...
Il tend à disparaitre pour se métamorphoser en besoin récurrent de se sentir comme envahi, possédé par cette fumée...
Le plaisir n'est réel que dans le soulagement du manque qu'il apporte,
Un apaisement en quelque sorte...
Une dépendance qu'on se crée, et dont on finit par ne plus tirer aucune jouissance...
Un culte du morbide, entrecoupé de quintes de toux sordides... qui montent en puissance...

Mais le fumeur n'est pas une victime impuissante, asservi à sa nicotine...
Il choisit en toute lucidité de s'enfermer dans cette complicité qui le ruine...
Oui, fumer tue... Et cette vérité connue entraine le fumeur dans une danse masochiste et macabre...
Et il les fume ses cigarettes... comme les clous d'un cercueil, qui cerneront son cadavre...
Sans honte, sans crainte, sans remords... et souvent même sans plaisir ...
Il a sans doute plus peur de vivre que de mourir...

Comme un handicapé qui s'appuierait sur sa cigarette, avec la mort inscrite à son entête,
Qui s'ennivre de sentir le mal parcourir tout son être, à s'en faire tourner la tête...
Le fumeur n'est ni à plaindre, ni à blâmer, il sait se juger par lui-même,
Dans sa faiblesse et ses sursauts de survie, quand il s'ouvre à ses dilemnes...
Pas d'arguments valables, ni raisonnables pour le détourner de son alliance morbide,
Même pas un duel personnel, juste un pacte cruel pour fuir son propre vide...

Et cette inscription, avertissement hypocrite gravé sur les paquets de cigarettes,
Est-ce pour nous permettre de mourir les yeux bien ouverts à cet indéniable fait ?...
Ou pour se dédouaner de nous autoriser la pratique d'une euthanasie quotidienne ?...

... / LW...

20 septembre 2011

En définitive...

" N'essayez pas de dire des choses définitives. D'abord vous ne sauriez pas, et puis ensuite, il n'y a rien de définitif. "
Raoul Raoul Ponchon

On a parfois l'envie de radicaliser sa pensée avec des toujours et des jamais, qui en marquent le caractère durable dans le temps... mais souvent le vie fait mentir ces intemporalités que l'on veut prédire... Rien n'est permanent... sauf le changement...
Si cette constatation nous aide à passer bien des caps difficiles, elle inscrit aussi en nous, des déceptions et des remises en question, qu'on aimerait moins à l'ordre du jour... Il y a en effet, toute une catégorie de "toujours" et de "jamais" que l'on voudrait pouvoir exaucer jusqu'à ce que la vie se retire de nos veines...

Quans nos prédictions temporelles impliquent d'autres personnes, naturellement qu'elles ne peuvent être que faussées, car chacun selon sa route, se forme et se transforme d'après ses expériences, librement choisies ou imposées par le mouvement des jours...
Et même lorsqu'elles ne concernent que notre petite personne, même avec la meilleure volonté de rester fidèle à nos prévisions, nous ne pouvons que faire le constat que nous ne sommes pas décideurs de toutes nos conduites. Le hasard a la vie belle dans nos itinéraires, et dérange nos projets et nos idées toutes faites...
Quant à émettre des présages au-delà des personnes, sur le cours des évènements ou la suite de l'histoire de la planète, même les plus savants de tous les savants, dans n'importe quel domaine que l'on prenne en compte, se voient forcés de raisonner en termes d'hypothèses et de probabilités, plus qu'en termes de certitudes et de réalités...


Alors ne nous reste plus, si l'on veut à tous prix se faire prédicateur des temps futurs, qu'à ajouter des dièses et des bémols à nos diapasons de vie, si l'on veut essayer d'y vibrer en toute justesse... Les altérations accidentelles sont toujours une espèce de nécessité pour rester dans le ton...
Nous devons changer d'armure pour décliner notre mélodie parfois, toujours un peu la même, mais transposée au goût du présent... Pas de totale rupture entre les différentes parties, mais des accords qui demandent des ajustements plus harmonieux...
Les refrains peuvent rester inchangés, mais la façon de les écrire dénote quelques variations obligées pour rendre de la progression de l'ensemble...

En définitive, nous faisons ce que nous pouvons, avec ce que nous sommes et ce qui se présente à nous... Nous "maîtrisons" ce qui peut l'être si l'envie aussi, nous en vient... La plupart du temps, nous n'avons pas de visibilité très étendue, sinon en termes de désirs, d'envies ou de voeux...
Peut-être que si nous pouvions énoncer des vérités intemporelles, qui une fois énoncées, ne pourraient plus changer du tout, nous sentirions-nous, réellement prisonniers de nos destins. Cette capacité qu'a la vie à nous amener sans arrêt, à nous adapter et à revoir nos copies, nous offre de sacrées secondes chances et des surprises merveilleuses... tout comme parfois des "ramassages" mémorables et des dérapages qui laissent des cicatrices...
Mais quand on fait le bilan des pour et des contre, des toujours et des jamais qu'on aimerait énoncer et leurs buts sous-entendus... on se rend compte que ce que nous apprécions le plus, ce sont tous ces peut-être qui planent sur nos indécisions, et qui nous aident à avancer, parce qu'ils laissent une porte ouverte à l'espoir, au rêve et à l'impossible...


En définitive... est-ce que cette expression peut à elle-seule porter toutes nos envies de conclusion ?...

... / LW...


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20 septembre 2011

L'alliance de l'amour...

" Aimez-vous l'un l'autre, mais ne faites pas de l'amour une alliance qui vous enchaîne. "
Khalil Gibran

L'amour, partagé, est certainement l'un des plus beaux sentiments qu'il soit donné d'éprouver.
Il se décline sur plusieurs modes, suivant qu'il relie des générations en une continuité, deux personnes dans une recherche d'unité, ou un sentiment plus vaste à dispenser sans mesure à la vie qui nous fait humains...

Celui qui toutefois, nous prend le plus "aux tripes" est celui que nous partageons en duo, non comme une fusion, mais en complémentarité...
Pas facile de juger des limites qui sépare ces deux états, quand la passion nous lie si intimement au coeur et au corps d'une autre personne... D'autant plus que la chimie ne nous aide pas à être impartial quant à nos ressentis...
De l'amour qui fait grandir, à celui qui enclenche une sorte de dépendance affective, il n'y a souvent pas beaucoup d'espace...

On dit que l'amour ne frappe pas au hasard, qu'il ne réunit pas deux personnes par simple coïncidence. D'ailleurs chacun de nous peut en faire l'expérience "extérieure" d'après les jugements spontanés que nous pouvons avoir parfois à la vue de certains couples, du style "ils vont bien ensembles, ils se ressemblent", ou au contraire "ils sont mal assortis, on se demande ce qu'ils ont en commun"...
Et au fil des années qui passent, force est de constater que deux moitiés d'un couple finissent par se ressembler et faire unité sur bien des aspects... à moins bien sûr qu'ils n'aient pas passé l'épreuve du temps...

L'amour vrai ressenti peut néanmoins, faire office de cage ou de prison, quand les attentes respectives des deux partis semblent se focaliser un peu trop sur l'unité exigée, plus que sur la complémentarité, ce désir de "faire ensemble" tout en étant dissocié dans son individualité...
Aimer... c'est aussi vouloir préserver à l'autre un champ de liberté assez vaste pour qu'il puisse continuer à grandir, à se réaliser... et non de maîtriser sa vie pour se le lier à tout jamais, isolé du reste du monde, comme une "appropriation" de ce qu'il est, à des fins de possession narcissique et.. égoïste...

Le mécanisme de jalousie, est inhérent à l'amour, puisqu'il est manifestation émotionnelle d'une peur de perdre l'être aimé. Croyant servir la cause de l'amour, il ne sert que l'ego qui craint pour son bonheur, son plaisir, son besoin de l'autre...
Quand cette jalousie devient obsessionnelle, elle morcelle le sentiment en deux antagonismes aux effets très pervers, d'un côté elle est expression d'une pulsion passionnelle, et de l'autre elle est manipulation de l'autre qui en vient à abandonner une part de lui pour se conformer aux attentes de l'autre et éviter les foudres de la "colérisation" qu'elle provoque...
A ce stade, l'amour devient alliance déséquilibrante, dans laquelle aucune des deux parties ne peut apprécier sa place...

La dépendance affective, comme la jalousie, saborde la relation, car elle ne donne pas à chacun une place juste et équitable. Ressentir le manque de l'autre, avoir envie de sa présence est chose normale quand on aime, mais entre le besoin et l'envie, il y a une marge...
On peut aimer sans dépendance aussi... On peut aimer sans souffrance... On peut aimer d'amour... en reconnaissant à l'autre comme à soi-même, la même volonté d'engagement de soi vers une direction commune...

Il n'y a ni théorie ni pratique infaillibles pour nous montrer comment réussir à vivre son amour sans jamais se renier l'un l'autre, en trouvant les modalités dans lesquelles chacun réussit à continuer à être soi tout en étant aussi à l'autre, en trouvant un équilibre stable même s'il peut par instants vaciller...
Mais... ça vaut le coup d'essayer quand même...

Nous sommes perfectibles... là réside notre espoir... Nous apprenons de nos erreurs... et de nos expériences ...  ...

... / LW...

20 septembre 2011

Limonade pour tous...

" Pour un enfant, le bonheur c'est de la limonade, des lits superposés et une tente d'indiens.
Et le malheur, c'est la géographie et un contrôle de math ! "
David Baird

Peut-être que certains s'en souviennent encore... de ce temps où la réalité n'était qu'une petite partie de nos préoccupations, et que tous nos rêves semblaient être possibles... quand on serait grands... et qu'on pourrait faire tout ce que l'on veut, sans plus aucune contrainte, sans souci d'argent, sans plus devoir rien à personne... libres !...

Ces visions d'enfance rétrécissent avec le nombre des années dirait-on... Même si nous continuons à poursuivre des rêves dans nos têtes, la réalité prend une place plus importante, même si l'on essaie de la tenir en laisse, elle dicte parfois sa logique et sa loi, et nos envies plient sous son poids...

Un verre de limonade, s'il vous plait !

J'ai soif de retrouver ce goût d'autrefois, et de me désaltérer à ces sources quasi magiques...
Cachée dans ma tente d'indien, je défie les quatre éléments, et tourne vers le ciel mes voeux les plus chers... J'entends le souffle du vent qui berce mes murs de toile, et je vois des milliers d'étoiles au-dessus de mon abri, qui semblent briller à mon intention...
Je rêve, je vole et je m'envole à leur rencontre...
Puis la sonnerie du téléphone dévaste mes fantasmes, la réalité vient claquer sa face au bord de ma vie... J'ai grandi !...

Pourtant... grandir, c'est bien aussi... C'est ce que l'on attend tout le temps qu'on est petits, même quand les grands nous disent que c'est bien d'être petits, on n'y croit pas vraiment... parce qu'il n'y a pas que la limonade et la tente d'indiens, il y a aussi toute cette sensation de ne pas pouvoir vivre en pleine liberté, et d'être contraint à faire ce que d'autres décident à notre place...
Je ne regrette pas d'avoir quitté un monde d'enfance... je m'en suis fabriqué un autre après tout... Je n'ai pas jeté à la poubelle tous les contes que je me racontais, je n'ai pas jeté toutes mes espérances et mes croyances dérisoires, je garde dans mes neurones secrets presque intact le même goût du jeu et de l'invention...

Et puis, il faut cesser d'idéaliser le monde de l'enfance, comme une terre idéale perdue sur laquelle on ne reviendra plus...
L'enfance ce n'est pas que cela... L'enfance, parfois, a des yeux plein de larmes aussi et une saveur âcre qui pique le souvenir...
Les représentations du bonheur que l'on se fait, varient au cours du temps. C'est bien normal...
Grandir, c'est s'ouvrir au monde et à la connaissance, et ainsi découvrir que l'on peut se fabriquer d'autres façons de rêver... et des bonheurs encore plus puissants que les bulles de limonade...
On grandit en quittant l'innocence de l'ignorance, qui fait d'un caillou la pierre magique qui ouvrirait tous les passages vers des mondes merveilleux...
On grandit et on apprend que la clé magique qui nous servira de passe-partout pour ouvrir la porte à notre bonheur, elle est à l'intérieur de nous...

La notion du bonheur change de dimensions en même temps que nous changeons de proportions...
Elle est toujours d'une relativité absolue, et fonction de notre position... 

... / LW...

 

20 septembre 2011

L'étincelle déraisonnable...

" Je crois qu'il faut presque toujours un coup de folie pour bâtir un destin. "
Marguerite Yourcenar

Les "coups de folie"... n'est-ce pas après tout... ce qui donne son piment à la vie ?... Certes, la logique, le raisonnement, la réflexion sont de sages préceptes de vie, mais à force de prudence, de raison et de résignation, on finit par ne plus se laisser rêver...
Les coups de folie sont des risques que l'on prend en faisant fi des mises en garde adressées, parce qu'ayant fait un rapide calcul de l'enjeu existentiel qu'on y voit, on se dit que ça vaut le coup de tenter quand même le coup... Un coup de bluff parfois... mais comme au poker, le bluff peut rapporter gros...
On se bluffe soi-même en se persuadant que nos motivations pour agir de la sorte sont tout aussi valables que les avertissements d'échec prédits, et on se fait avocat du diable en reléguant loin, aussi loin que notre inconscience le permet, tous nos doutes...
Pour une fois, on mise tout sur du vent... en espérant profiter de ses courants, plutôt qu'avoir à lutter contre...

Combien d'illustres personnages se sont heurtés à l'incompréhension générale en agissant à l'opposé de ce qu'on leur prédisait ?... Quand on succombe à un coup de folie, on devient sourd à toute critique, parce que joué pour joué, on est obligé d'aller jusqu'au bout... Quitte à perdre, autant tenter le tout pour le tout...
Les coups de folie nous donne la confiance, le courage et l'opiniâtreté, parce que le jugement auquel ils donnent lieu, est tellement négatif parfois, qu'il nous donne l'envie proportionnellement inverse, de continuer...
Par quelle manoeuvre tordue parvient-on à cette vision-là ?... Peut-être par véritable foi en ses convictions, peut-être par provocation, peut-être pour le frisson du jeu...


Ce sont souvent des coups de folie qui font basculer la vie, et par là, construisent un nouveau destin. C'est à partir d'un sentiment général d'échec que l'envie vient de rebattre entièrement les cartes... parce que quand tout va bien, rares sont ceux qui présentent ce genre de symptôme...
Le bonheur a cela de négatif, c'est qu'il contribue à nous entretenir dans un état qui nous satisfait tellement, que l'on ne remet rien en question, que l'on ne tente pas de transmuer plus avant cet état ressenti...
Parfois les coups de folie sont constitutifs de la personne, de façon cyclique, parce qu'elle a élaboré dans sa tête, certaines représentations du monde qui lui font désirer une vie, à première vue difficile d'accès, mais pas nécessairement inaccessible...

Les coups de folie sont présents à l'état latent en chacun de nous, ce qui fait la différence pour mettre en oeuvre un destin hors norme, c'est le passage à l'acte...
Comme en psychologie, nous sommes tous des psychopathes en puissance, si l'on décortique nos fantasmes et nos rêves, nous avons tous des pulsions négatives qui pourraient faire de nous des monstres, mais nous avons aussi une conscience... qui nous permet de tempérer nos instincts et nos pulsions, et entre l'idée et le passage à l'acte, il y a de solides douves de sécurité qui nous protègent, et nous permettent de rester bien tranquilles à l'intérieur des frontières de notre petit moi, bien dressé et éduqué par une civilisation construite sur la morale...
Et c'est très bien comme cela...

Toutes nos pulsions hors normes ne sont pas que des pulsions de haine ou de violence, nous avons aussi des pulsions positives qui peuvent, si on les laisse se développer dans leur totalité, nous aider à repousser nos frontières, tout en restant dans le respect de l'autre...
Faire un agrandissement de son pavillon n'admet pas inévitablement que l'on va construire sur le terrain du voisin : nous avons nos propres terrains mal exploités que l'on peut aménager selon une autre logique, que celle acquise au départ...
Les coups de folie ne sont pas aussi déraisonnés que cela... Les risques sont évalués, les enjeux compris dans leur schéma global en tous cas... Juste que l'on se permet de dévier un peu des sentiers balisés et sécurisés par la pensée dominante, pour faire confiance à son intuition...

Les coups de folie sont un matériau très innovant... et de nos jours, on a vraiment besoin de nouvelles technologies pour continuer à bâtir le monde de demain... ...

... / LW...

20 septembre 2011

Pin pon... Pin pon... Pin pon...

" Le bonheur parfois, c'est une urgence. "
Hervé Bazin

Bien sûr nous savons tous... que le bonheur n'existe pas, que c'est une illusion, un état d'esprit, un chemin et non un but, etc... mais bon, de temps en temps on ressent quand même comme une espèce de besoin impérieux de foncer vers quelque chose qui nous conviendrait mieux, et sur lequel on ne sait pas quel mot mettre... juste cette envie de vivre plus en accord avec nos envies, cette envie de se sentir bien, de se sentir mieux... cette envie d'apprécier la vie juste pour l'apprécier sans autre but ni raison... On appelle parfois ça, envie d'être heureux...

L'urgence ne se prévoit pas... Tout d'un coup, ça arrive... Les signaux d'alarme virent au rouge, et se mettent à clignoter. Nos pensées se mettent à hurler dans notre tête, le dérapage est imminent...
On ne peut plus perdre de temps, les demains qui apporteront leurs aurores éblouissantes, on en a besoin tout de suite !
... Maintenant !...
On ne veut plus être en sursis d'un fantasme d'avenir, le futur on le veut au goût du jour !...
Pin pon ! ... Pin pon !... Il faut pousser et dépasser toutes les vieilles routines qui gênent sur la route...
Faire de la place au plaisir, à la joie, à l'enthousiasme...
Que les vieilles remorques se garent sur le bas côté, pour laisser la priorité aux secouristes de la vie...
Pin pon !... Pin pon !... Parfois il faut agir vite pour administrer les soins qui guérissent...

Bien sûr qu'on ne peut pas dresser un portrait robot du bonheur, chacun a le sien et nous ne sommes pas tous très physionomistes... mais le bonheur n'a pas besoin de définition, ni de parcours détaillé pour s'y rendre, il est le chemin qui convient le mieux à nos désirs, celui sur lequel on a plaisir à avancer...

L'urgence se ressent quand on a l'impression d'être resté trop longtemps bloqués par les embouteillages des problèmes quotidiens, qui nous ont fait perdre un temps fou sur la route de nos rêves, de nos espérances ou de nos vérités...
On se rend compte qu'on a mobilisé trop de neurones sur des tâches ou des projets qui ne mènent pas là où on se sent appelés... On prend la mesure du gaspillage effectué, et on réajuste son apport d'énergie, pour utiliser de manière plus efficace le carburant qui nous reste... L'urgence est effective quand on prend conscience que notre niveau d'énergie n'est pas illimité, et que notre puits de réserve et de ressources n'est pas sans fond... que certaines techniques de pompage produisent plus d'effets négatifs que de positifs, et que la production n'est donc pas aussi optimisée qu'elle pourrait l'être...

Le bonheur ça ne s'apprend pas, ça se saisit... Comme un fruit qui mûrit et qu'on regarde de loin, il faut savoir en apprécier la maturité, au risque de passer à côté si l'on attend trop longtemps... Rien de pire qu'un fruit blet !... Un fruit non encore à terme, on peut lui laisser encore un peu de temps, mais un fruit trop mûr ne laisse plus d'espoir quant à son devenir...
Le bonheur est peut-être une illusion, si on l'envisage au conditionnel et au futur imparfait, mais il se savoure comme une réalité dans l'instant présent si on lui laisse une chance de s'exprimer avec les moyens de fortune qu'il emprunte...
Le bonheur c'est tout de suite et maintenant, parce qu'à trop le repousser loin et plus tard, on court le risque qu'il soit dévoré par le grand "jamais", qui détrousse tous les égarés de l'espoir sur les chemins peu sûrs des "on verra ça après..."

Le bonheur, c'est sérieux !... On ne s'en rend jamais compte assez tôt... ...

... / LW...

20 septembre 2011

Emportés par la foule...

" C'est en général au milieu de la foule que l'on prend brusquement conscience de ne pas beaucoup voir la personne qu'on aime et dont on partage l'existence, de ne pas passer suffisamment de bons moments avec elle. "
Dennis Lehanne

Rien de tel que la foule pour éprouver au plus près la solitude... Quand on se retrouve pris dans le flot humain, qui s'écoule en une marche rapide et saccadée, emportés par le mouvement et ballottés au gré des esquives, on sent sa zone de sécurité menacée par une promiscuité écrasante et non désirée... On se rend compte de la solitude qui nous accompagne dans ce remue-passage qui grouille de contacts, sans pour autant prétendre à aucun échange...

La vie moderne nous a libéré de nombreuses corvées basiques, mais n'a néanmoins pas fait de nous des individus plus libres, c'est juste l'ordre des priorités et des valeurs qui a changé. Notre épanouissement personnel si hautement revendiqué, reconnu si nécessaire à l'équilibre de la personne, se trace en filigrane de nos obligations, mais s'appuie sur des concepts souvent trop narcissiques... On oublie que le ressourcement ne se fait pas qu'en cherchant en soi un havre de paix, mais dans l'échange, dans la sécurité de notre reconnaissance... et aussi dans les bras de ceux qu'on aime...

La quête amoureuse est un vaste marché de nos jours, le commerce de l'amour et celui de la séduction a explosé... Nos priorités de vie dictées par une société de consommation ne peut pas venir à bout de ce besoin d'aimer. L'amour reste un thème majeur pour la plupart des gens...
Pour les chanceux qui ont trouvé leur bonheur d'aimer, reste à savoir comment le concilier avec les trépidations de nos vies surbookées. Nos emplois du temps débordent sur nos loisirs, notre temps de sommeil, notre vie sociale... et aussi sur nos relations de couple.

Ainsi par moment, dans un éclair de lucidité, peut-on se rendre compte que l'on ne partage pas suffisamment de temps avec la personne que l'on aime... et que tout ce temps passé trop loin de l'autre semble être du temps pour aimer gâché, du temps pour se sentir bien saboté par les impératifs de la vie moderne...
La pensée dominante vise à railler nos esprits "fleur bleue" ou le sentimentalisme exacerbé, que pourtant... nous possédons tous au fond de nous, sans vouloir nécessairement l'admettre... car qu'y a-t-il de plus doux que partager des moments de tendresse et de complicité avec une personne que l'on a élu pour soi, dans l'antre de son coeur ?...
On ne peut pas trouver de palliatif ou de dérivatif susceptibles de rivaliser avec la douceur d'aimer et de se laisser aimer, quoi que puissent en dire tous les spécialistes émérites du bien-être. L'amour est une médication naturelle, complète et sans danger pour apaiser le corps et l'esprit...

C'est à nous de définir ce qui, dans nos quotidiens, vaut que l'on se mobilise pour... Notre marge de manoeuvre n'est pas sans entrave, mais nous pouvons choisir de revoir l'ordre de nos priorités...
Et que ce "pour le meilleur et pour le pire" issu du serment de mariage, ne veut pas dire que l'on doit capituler devant les difficultés de la vie et se résigner petit à petit à ne garder que le pire... Si l'on veut le meilleur, il nous faut aménager nos vies pour lui permettre de prendre la place la plus importante...
Faute de quoi, nous ne récolterons que les miettes laissées par les cases vides de nos emplois du temps, et qui de façon certaine, ne peuvent que nous frustrer... parce que l'amour, plus que de concessions et de compromis... a besoin de temps...

Que notre vie s'affranchisse de tous ces besoins superflus qui nous gâche l'essentiel...
Et que l'on retrouve en nous, les vrais besoins qui nous font vibrer, qui nous font humains, qui nous font vivre... 

... / LW...

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