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JDMQR... (Morceaux choisis)
19 septembre 2011

Faute avouée...

" Beaucoup de gens croient que l'aveu de leurs défauts les dispense de s'en corriger. "
Marie von Ebner-Eschenbach

"Faute avouée à moitié pardonnée...", dit-on, mais les proverbes on ne peut pas s'y fier!... Ils sont répétés de bouche à oreille comme des maximes d'évangile, sans être remis en cause, comme si leur ancienneté ou leur popularité pouvait leur accréditer une légitimité exemplaire... Et le plus fantastique, c'est qu'on en trouve toujours un pour contredire l'autre...

Ceci étant, on ne peut que constater la réalité de la phrase ci-dessus, comme si le fait de reconnaître ses défauts leur conférait un état de grâce sous-entendant inévitablement leur acceptation obligée, sans moyen d'y remédier...
"Tu sais bien que je suis comme ça...", est-ce que cela peut sous-entendre qu'aucune évolution n'est possible, qu'aucun changement jamais, ne peut advenir ?... Diantre ! Cela nous fait l'avenir morose si on ne peut pas tabler sur une amélioration globale de la condition humaine future... D'autant plus que chaque époque accouche de nouveaux travers...

En fait, ce n'est pas par acceptation de ses propres défauts qu'on les reconnait en général, mais souvent comme un prétexte à excuse, et pas toujours empreintes d'humilité face à ses propres faiblesses. C'est en quelque sorte une déclaration d'incapacité à trouver une autre voie...
Ce peut être aussi volonté de rester "aimable" malgré ses imperfections...
Nous ne sommes que des humains, ce statut nous autorise à faire preuve de certaines incapacités : nous avons le droit à l'erreur, mais aussi le devoir de corriger celles qui peuvent l'être par un effort conscient orienté à ce dessein...

Il y a dans l'exposition de ses défauts un désir de les entendre être relativisés par l'entourage, de faire reconnaître qu'en dépit de ces mauvais côtés, d'autres compensent largement...
Tous les défauts ne sont toutefois pas au même niveau, certains sont plus "handicapants" que d'autres... surtout pour ceux qui doivent les subir ou en faire les frais...

Certains défauts peuvent prêter à sourire, ou même éveiller une certaine tendresse à l'égard de la personne qui en est affligée ; d'autres sont proprement insupportables car ils atteignent l'irrespect ou fâchent la sensibilité d'autrui...
Mais de même que les défauts se déclinent chacun, en fonction de la personnalité qui les développe, leurs effets pervers sont inégalement ressentis. Nous ne sommes pas tous touchés par les mêmes choses...
Les défauts qui nous exaspèrent chez les autres, sont certainement ceux qui éveillent une résonance en nous, en opposition ou en écho...

Il n'est jamais aisé de corriger un défaut, et pour ce faire, il faut en premier lieu, en prendre conscience, et comprendre en quoi cette façon de se comporter, d'agir ou de penser, est négativement perçue par les autres...
La démarche de reconnaissance, puis d'acceptation, est déjà un premier pas vers une amélioration possible.
Naturellement, il y a des gens qui ne voient pas comment corriger leurs travers, ni même la nécessité de tenter d'autres moyens d'action ou de réaction, parce que la gêne occasionnée ne leur parait pas invalidante au point d'avoir à remettre en question, un édifice personnel qui leur fait tenir la barre chaque jour...
Nous n'avons pas tous les mêmes envies de "grandir"...

Mais qu'y a-t-il de pire :
- une personne qui, reconnaissant ses défauts, se sent dispensée de s'en corriger ?
- ou bien une personne, qui ne se reconnaît aucun défaut ?

Gardons-nous bien de devenir parfaits... mais continuons à tenter de nous améliorer !...

... / LW...

 

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