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JDMQR... (Morceaux choisis)
16 septembre 2011

Prudence...

" La prudence et l'amour ne sont pas faits l'un pour l'autre : à mesure que l'amour croît, la prudence diminue."
François de la Rochefoucauld
(... clic à clic...)

Aimer sur la pointe du coeur... sans engager plus avant, que quelques bribes de sentiments, ne peut guère survivre à l'épreuve du temps....
Aimer en voulant garder des barrières invisibles, pour
se maintenir aux frontières du partage, ne donne qu'un amour tiède qui ne réchauffe que de l'extérieur...
Aimer prudemment, aimer en se protégeant de tout éclat, est-ce aimer vraiment ?

La prudence commande et ordonne souvent dans un premier temps, pour jauger l'état de vérité de sentiments à partager. Elle déploie sa vigilance pour protéger les coeurs de la souffrance, et veille à faire respecter les serments d'équité et de sincérité. Elle voile l'empathie et la compassion, pour ne pas s'exposer sans défense, elle retient les souffles de l'amour, pour ne pas risquer de manquer d'air, si la passion venait à étouffer...

La prudence n'est pas ennemie de l'amour, elle fait en éclaireur le chemin qui se découvre alentours... Elle évalue les distances, les parcours, les détours et les rencontres...
Elle apprivoise la confiance, s'inquiète de sa reconnaissance... et tout doucement, se libère de ses réticences...
La prudence permet à l'amour de grandir, à l'abri des doutes et des peurs premières que suscitent l'abandon de ses résistances et l'ouverture de son coeur...

L'amour grandissant balaie petit à petit ces poussières de crainte, pour faire briller d'autres éclats, pour laisser filtrer une lumière plus sereine sur des jours qui s'autorisent à regarder vers demain, main dans la main...
L'amour qui grandit veut alors courir seul par les chemins... à mesure qu'il se trace, il distance la prudence, et découvre que finalement... le danger n'est pas si grand...

La prudence empêche l'amour de remplir tout l'espace, puisqu'elle lui attribue un terrain de jeux défini par les limites qu'elle impose... Elle retient ses élans, freine ses envies, et crée des tensions par sa retenue... Elle complique la simplicité et la spontanéité des choses, en voulant raisonner et réfléchir en termes de coût et d'implication de soi... Elle fait bégayer, comme un disque rayé, et dénature la beauté de l'instant de crainte de sa fugacité...

Fort heureusement, l'amour emplit ses vides et ses failles... adversaire de taille pour la faire fléchir... et puis... céder...
L'amour ne peut pas rivaliser avec la prudence, dans ce combat de ressentis, il lui faut la dompter s'il veut un jour, se sentir tout épanoui...

La prudence, c'est ne pas vouloir dévoiler la force de ses sensations, de ses sentiments et de ses désirs...
La prudence c'est garder bien en vue, que l'on reste à l'abri de toute fusion passionnelle, bien campé dans son individualité, égoïstes et blindés, bien à l'abri de tout débordement sentimental...
Mais l'amour peut-il cohabiter avec de telles forces de négation émotionnelle ?

La prudence s'oublie quand la somme des plaisirs partagés supplante les bénéfices de la protection que la prudence canalise...
S'abandonner au plaisir, ressentir... et puis dire... et se laisser dire...

Après tout, les "je t'aime" de la vie... ne valent-ils pas que l'on prenne quelques risques ?...

... / LW...


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